Hauts-de-Seine : Devedjian réélu, Balkany out

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Fabienne Cosnay avec Thierry Guerrier , modifié à
Isabelle Balkany, qui visait la présidence du Conseil général, a été battue dimanche dans son canton.

En ballotage favorable à l’issue du premier tour, Isabelle Balkany, l’amie intime du chef de l’Etat, ne s’attendait sûrement pas à recevoir une telle claque, au soir du deuxième tour des cantonales. C'est face à un candidat inconnu du grand public et se réclamant du maire DVD de Neuilly-sur-Seine, Arnaud de Courson, que la marraine politique de Jean Sarkozy s'est inclinée, ne recueillant que 44,05% des suffrages contre 55,94%.

"Ils sont fous"

Arnaud de Courson, candidat quasi inconnu jusqu'à présent, a su profiter de la rébellion de tous les électeurs de droite qui rejettent les méthodes du camp Sarkozy. Et il assume : "C'est un désavoeu total de leur manière de faire, quand elle (Isabelle Balkany nldr) a prôné l'arrivée du fils du chef de l'Etat à la tête de l'Epad, moi qui ai voté pour Nicolas Sarkozy au second tour, je me suis dit, 'mais c'est le meilleur moyen pour les faire baisser dans les sondages, ils sont fous'", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.

Isabelle Balkany avait pourtant de grandes ambitions dans les Hauts-de-Seine. Elle rêvait d’arracher la présidence du conseil général du 92 en lieu et place de Patrick Devedjian, devenu ennemi public numéro un de l’UMP locale depuis quelques mois.

Les ennemis d'hier affichent leur unité retrouvée

Son rival de toujours garde, lui, de justesse, son fauteuil dans le canton de Bourg-la-Reine, avec 51,22% des suffrages contre 48,78% pour son adversaire socialiste Denis Peschanski. Depuis son éviction du gouvernement et face aux critiques dont il faisait l’objet, Patrick Devedjian semblait être devenu fataliste sur son avenir dans le fief de Nicolas Sarkozy. "Je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du conseil général, ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui", confiait-il dans une interview au Monde, en novembre dernier.

Désormais, les cartes sont redistribuées et les ennemis d’hier affichaient déjà leur unité retrouvée dimanche soir. Au milieu de responsables UMP au premier rang desquels figurait Jean Sarkozy, Patrick Devedjian a rendu hommage à Isabelle Balkany, "quels que soient les échanges, les différends avec elle" et appelé à l'union de la droite "indispensable".

Une union d'autant plus nécessaire puisque Arnaud de Courson et Jean-Christophe Fromantin -le fameux successeur de Nicolas Sarkozy à la Mairie de Neuilly-, élu lui aussi, dimanche, contre une Sarkozyste, pourraient décider d'apporter leur soutien à Patrick Devedjian, selon les informations d'Europe 1. Réponse jeudi, lors de l’élection à la présidence du conseil général.