Haro sur le net après la polémique Hortefeux

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La majorité pointe du doigt le rôle d’internet dans la violente polémique visant des propos jugés racistes de Brice Hortefeux.

"Nous sommes tous susceptibles de nous faire piéger(…). Nous sommes tous susceptibles de voir un buzz extraordinaire, comme celui qui est en train d’arriver, à partir de pas grand-chose", a assuré dimancheEric Besson sur Europe 1 mettant en cause internet dans l’affaire de la vidéo de Brice Hortefeux.

Après plusieurs conseillers de l'Elysée, le ministre de l’Immigration et le ministre de la Relance Patrick Devedjian, qui s’est exprimé plus tard dans la journée, ont, en effet, estimé que l'épisode témoignait d'un fonctionnement malsain de la toile. Seraient, selon eux, mis en exergue des propos tenus dans un contexte privé, interprétés de manière contestable.

"On croit rêver : un des principaux ministres de la République fait une plaisanterie raciste sous les regards d'une caméra de télévision, et le problème, ce serait… Internet !", s’est insurgé samedi Pierre Haski, le fondateur de Rue89. Et l’éditorialiste de préciser qu’il s’agit "d'images tournées par une équipe de Public Sénat lors de l’université d’été de l’UMP, le week-end dernier." Une caméra de télévision. Un contexte qui ne peut être considéré comme privé.

Même son de cloche chez la présidente de la société des journalistes de Public Sénat, Hélène Risser, qui a expliqué que lorsqu'il a tenu les propos litigieux, Brice Hortefeux était suivi par une équipe de cette chaîne câblée, avec caméra et micro identifié par un logo. "Ce ne sont pas des images volées, ils ont été tenus dans le contexte d'une réunion publique, il y avait un contexte politique qui justifiait la diffusion de cette information", a précisé Hélène Risser.

Public Sénat, dont les dirigeants avaient d'abord renoncé le jour des faitsà diffuser les images, y ont finalement consenti vendredi après que l'enregistrement ait "fuité" surle Monde.fr. D’autres médias, comme la chaîne TF1, n’ont toujours pas diffusé cette vidéo.

Sur cette vidéo, enregistrée le 5 septembre à l'université d'été de l'UMP, on entend une militante du parti majoritaire dire en présence d'un jeune : "C'est notre petit Arabe." Brice Hortefeux déclare alors : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."

Brice Hortefeux assure qu'il parlait des Auvergnats, dont il est aussi question avant dans la conversation. Il a multiplié les gestes pour tenter de faire taire la polémique, partageant notamment un dîner de rupture du jeûne du ramadan avec des musulmans. Le gouvernement et l'Elysée le soutiennent et refusent sa démission demandée par l'opposition.

> Hortefeux ne s'excusera pas