Valérie Pécresse a été victime de harcèlement sexuel lorsqu'elle était stagiaire. 2:06
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avec Mélanie Nunes
Deux ex-ministres et signataires de "l'appel des 17", Valérie Pécresse et Marylise Lebranchu, ont témoigné dimanche au micro d'Europe 1. 
TÉMOIGNAGE

"Ta jupe, elle est trop courte, il faut la raccourcir", "cette ministre, à part ses seins magnifiques, elle est comment ?". Ces propos courent dans les ailes du pouvoir en France. Aujourd'hui, 17 anciennes ministres veulent briser l'omerta dans un appel publié dans Le Journal du Dimanche où elles dénoncent le harcèlement sexuel en politique, comme le confirme Valérie Pécresse (LR) au micro d'Europe 1. 

Terrorisée par des hommes plus âgés, ses patrons. "Je me souviendrai toujours de la jeune stagiaire que j'étais, qui faisait l'objet de propositions qu'elle n'avait pas envie d'accepter. Et qui était terrorisée à l'époque de voir que des hommes de 30 ans de plus qu'elle, qui étaient ses patrons, essayent d'exercer leur emprise par ce biais-là", témoigne l'ancienne ministre et signataire de l'appel. Mais il n'y a pas qu'en politique que les femmes font l'objet de harcèlement sexuel : dans les entreprises, les universités ou encore les transports également. "Ces personnes, qui débutent et à qui l'ont dit "si tu ne couches pas, tu n'auras rien", sont en situation de fragilité", poursuit Valérie Pécresse. 

"Protéger et secourir". Pour Marylise Lebranchu (PS), députée et signataire de l'appel, les victimes doivent pouvoir parler sans crainte : "la grande majorité (des victimes, ndlr) ne parle pas, surtout quand il s'agit de supérieurs hiérarchiques. Quand on dépend de personnes pour sa vie professionnelle, on ne parle pas. Maintenant il faut parler, mais pour que les femmes puissent parler, il faut les protéger et les secourir", a-t-elle insisté sur Europe 1. L'appel signé par 17 ministres femmes proposent notamment une meilleure indemnisation des victimes d'agressions sexuelles.