Emmanuel Macron 3:18
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Solène Leroux , modifié à
C'est le nouveau rendez-vous de votre journal de 12h30 le week-end avec Thierry Dagiral : le dézoom politique avec le politologue Jérôme Sainte-Marie. Cette semaine, le président de l’institut Pollingvox revient sur l'impact de la guerre en Ukraine sur la présidentielle en France.

Tous les dimanches à la mi-journée sur Europe 1, c'est le rendez-vous de la présidentielle de Thierry Dagiral : le dézoom politique avec Jérôme Sainte-Marie. Le politologue et président de l’institut Pollingvox revient sur les faits politiques de la semaine. Hier matin, vers 7h30, Emmanuel Macron a inauguré rapidement le Salon de l'agriculture. Il a évoqué la guerre en Ukraine : "La guerre est revenue en Europe. De manière certaine, il y aura des conséquences", a-t-il assuré. "Si je devais vous livrer une conviction ce matin, c'est que cette guerre durera. Mais l'ensemble des crises qu'il y aura derrière auront des conséquences durables", a-t-il déclaré à cette occasion.

Une chance pour Macron ?

Une situation compliquée pour le président, à la fois chef de guerre et futur candidat, alors que le chef de l'État doit se déclarer dans la semaine. Pour Emmanuel Macron, est-ce une chance ou un désavantage ? "Pour le président de la République, c'est bien sûr une charge terrible. Il doit arbitrer entre la prospérité de la France et les sanctions vis-à-vis de la Russie", a tout d'abord expliqué Jérôme Sainte-Marie.

"Mais pour Emmanuel Macron candidat", a-t-il poursuivi, "il faut bien dire les choses, c'est une aubaine", d'après le politologue, puisque "ça gèle complètement le débat de l'élection présidentielle au moment où allaient être abordés des dossiers sur lesquels il aurait pu être en difficulté". Des questions "relatives à l'industrie, au pouvoir d'achat, à l'avenir de la santé ou aux retraites", a-t-il énuméré. "Pour l'instant, tout ça devrait lui être épargné pendant quelques jours, peut-être quelques semaines. Et dans six semaines, c'est le premier tour."

Les autres candidats inaudibles

Dans le même temps, les autres candidats sont inaudibles d'après lui. "Il y a des candidats qui choisissent de défendre Vladimir Poutine. Moi, je choisis l'Ukraine, je choisis la démocratie et je choisis la fermeté absolue vis-à-vis des dictateurs. C'est ça, mon choix", a notamment déclaré Valérie Pécresse hier. "Non seulement le bilan et le projet du président de la République ne sont plus abordés, mais en plus, les différentes oppositions se déchirent", a détaillé le politologue. La déclaration de Valérie Pécresse "est une accusation implicite à l'égard de Marine Le Pen un peu, d'Éric Zemmour, bien davantage", car la candidate LR "essaie de stopper l'hémorragie de ses intentions de vote". 

Une situation qui vaut autant pour la droite que pour la gauche selon lui. Jérôme Sainte-Marie a expliqué dans Europe Midi week-end que de nombreux électeurs de gauche, "par un réflexe de vote utile", étaient attirés par la candidature de Jean-Luc Mélenchon. "La campagne du chef de la France insoumise était en train de décoller", a même assuré le politologue. "Et là, tout à coup, les écologistes et les socialistes entre autres brandissent une supposée complicité, tolérance ou compromission de la France insoumise avec la Russie."

Des dissensions qui déchirent "les oppositions", ce qui rend "de plus en plus difficile d'éventuels reports de voix au second tour", tandis que "le président sortant lui, continue à mener une non-campagne extraordinairement tranquille", a asséné Jérôme Sainte-Marie.