Guérini devra partir s’il est mis en examen

Guérini doit quitter PS et présidence des Bouches-du-Rhône s'il est mis en examen
Guérini doit quitter PS et présidence des Bouches-du-Rhône s'il est mis en examen © MAXPPP
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Hélène Favier avec AFP , modifié à
Harlem Désir a clairement évoqué lundi la mise à l'écart de l'élu socialiste.

Alors que l’UMP fustige, à longueur d’interviews, le "silence assourdissant du Parti socialiste" sur l’affaire Guérini, Harlem Désir a dû exprimer la position de son parti, lundi, sur cette affaire qui touche directement le président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Et ce, à une semaine d'un rendez-vous capital pour ce dernier.

 Rendez-vous chez le juge, le 8 septembre prochain

Jean-Noël Guérini devra "immédiatement" quitter ses responsabilités au sein du Parti socialiste et la présidence du conseil général, s'il est mis en examen dans l'affaire de marchés publics frauduleux visant son frère, a prévenu sur LCI le premier secrétaire du PS par intérim.

L'ex-patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône a été convoqué pour le 8 septembre en vue d'une possible mise en examen par le juge Charles Duchaine, qui enquête sur plusieurs dossiers liés à des marchés publics présumés frauduleux visant son frère, Alexandre Guérini.

"Si Jean-Noël Guérini était mis en cause lorsqu'il va être entendu par le juge le 8 septembre prochain, pour des faits de la gravité de ceux qui sont évoqués - on parle d'association de malfaiteurs -, eh bien, je lui demanderai immédiatement de se mettre en retrait de ses responsabilités, de sa fonction de président de conseil général" comme "de ses responsabilités au sein du Parti socialiste et de se consacrer à sa défense", a insisté Harlem Désir.

 Une affaire qui touche à son statut d'élu

"En aucun cas, on ne peut accepter que d'une façon ou d'une autre, le Parti socialiste soit mis en cause, s'il s'avérait qu'il y a confirmation par la justice d'un soupçon concernant un président de conseil général dans une affaire d'une telle gravité", a-t-il ajouté.

"Évidemment, la présomption d'innocence doit être respectée, et c'est pourquoi il faudra qu'il ait la possibilité de faire valoir ses arguments" mais "s'il s'agissait vraiment d'une mise en cause sur des chefs d'inculpation aussi graves - on parle de 20 millions d'euros trouvés sur des comptes à l'étranger - en lien avec l'exercice de responsabilités d'élu, je demanderais aux socialistes de faire en sorte que nous prenions des décisions claires", a asséné le patron par intérim du PS. "En tout cas, nous, nous serons extrêmement fermes".

La réponse de Guérini

"S’il faut donner l’exemple, que le Premier secrétaire du Parti socialiste par intérim, soit le bon élève et commence par le faire", lui a répondu le principal intéressé sur son blog. "Harlem Désir a décidément la mémoire bien courte", a même fustigé Jean-Noël Guérini avant d' écrire : "Ce professeur de morale évoque ma démission du Parti socialiste et de la présidence du Conseil général des Bouches-du-Rhône en cas de mise en examen. Il oublie qu’il a été lui-même condamné le 12 décembre 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30.000 francs d’amende pour recel d’abus de biens sociaux (...).  Il a été condamné ? Alors qu’il démissionne !".

Reste que la liste des amis de Jean-Noël Guérini se fait de plus en plus mince. Dimanche, Martine Aubry, en congé de ses fonctions de première secrétaire pour cause de candidature à la primaire, avait déjà assuré que si la justice tranchait en faveur d'une culpabilité de Jean-Noël Guérini, elle lui "dirait de prendre congé du parti". Manuel Valls, également candidat à la primaire, avait émis le même avis. Harlem Désir leur a donc emboîté le pas en fixant pour la première fois un calendrier précis.