Guéant persiste et signe

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avec AFP , modifié à
Malgré les critiques, le ministre de l’Intérieur ne regrette en rien ses propos.

Depuis quelques jours, Claude Guéant fait l’objet de multiples controverses. Mais peu importe les critiques, le ministre de l’Intérieur garde le cap, à deux jours du second tour des cantonales. "Je maintiens l'ensemble de mes propos", a-t-il martelé vendredi, lors d'un déplacement sur la lutte contre la délinquance dans le quartier de Barbès à Paris. Et de jouer la surenchère : "Je note que pour certains qui ont été contestés, il s'agit tout simplement de procès en sorcellerie", a-t-il poursuivi.

28.000 expulsions de clandestins en 2011

Quelques heures après sa visite à Barbès, le ministre de l'Intérieur a surtout affiché sa fermeté en matière de lutte contre l'immigration clandestine. "Mobilisez vous, cela passe par des interpellations et chacun de vous sait où et comment procéder !", a-t-il lancé, devant les responsables départementaux de la police et de la gendarmerie. Comme en 2010, il leur a fixé un objectif de "28.000 éloignements pour 2011", but qu'"il est impérieux" d'atteindre.

Ainsi, le locataire de la place Beauvau ne semble en rien regretter ses propos, et notamment ceux sur l’intervention de la coalition en Libye qu’il a qualifié de "croisade". Après la gauche, c'est le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s'en est pris vendredi aux "amis occidentaux" qui "emploient des expressions très déplacées telle que croisade, ce qui provoque des interrogations". Un choix de mot déjà attaqué mardi à la tribune de l'Assemblée par le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, et qualifié de "maladresse" par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

"C’est de la manipulation"

Mais ces critiques ne semblent pas atteindre le principal intéressé. Vendredi, Claude Guéant a répété qu'il avait utilisé ce terme dans son acception moderne, "une action pour faire une campagne à des fins que l'on veut atteindre". "On me fait dire que j'ai prêché une croisade contre la Libye, voire de l'Occident contre l'Orient. C'est tout simplement de la falsification de propos, c'est de la manipulation", a-t-il encore dénoncé.

A deux semaines du débat prévu par l'UMP sur la laïcité, il s’est aussi s'expliqué pour avoir déclaré jeudi que les usagers des hôpitaux ne pouvaient être autorisés à "manifester une quelconque préférence religieuse". S’il a répété qu'à l'hôpital, "les usagers n'ont pas à choisir le médecin", il a concédé qu'"en France, tout le monde a le droit de se vêtir comme il veut".