Guéant n'est parti de l'Elysée qu'avec "son cahier"

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - L’ancien secrétaire général de l’Elysée réfute en bloc les accusations de nettoyage des archives portées contre lui.

La présidence de la République l’a confirmé : à l'Elysée, les archives "papier" de Claude Guéant n’ont pas été retrouvées. Il n’existe donc plus aucune trace écrite de son passage au poste de secrétaire général, et c'est un sacré problème pour les juges qui enquêtent sur la fusion entre la Caisse d’épargne et la Banque populaire, et plus particulièrement sur le rôle joué dans ce dossier par François Perol, ex-bras droit de Claude Guéant à l'Elysée et désormais directeur de la BPCE. Contacté par Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, Claude Guéant nie en bloc avoir fait le ménage avant de partir.

La théorie du complot. Le message est martelé : "je n’ai pas détruit d’archives. Je suis parti avec mon agenda et mon cahier... " Les fins connaisseurs de l’homme Claude Guéant savent qu’il prenait effectivement des notes dans un petit cahier noir d’écolier. Mais son boulot était de faire circuler des papiers, pas de les conserver, argue-t-il. "Je ne passais pas mon temps à accumuler des documents. Je n’avais ni l’intention d’écrire mes mémoires ni de rendre compte de mes exploits", assure-t-il.

Claude Guéant affirme que le reste de ses (maigres) archives est resté à l’Elysée après son départ, en février 2011. Pas convaincu ? L’ancien ministre de l’Intérieur rappelle alors la parution d’un article dans Valeurs actuelles, en octobre dernier, où l’on pouvait lire que l’Elysée se serait opposée au transfert aux archives nationales de six cartons de documents lui ayant appartenu.

De là à imaginer l’existence d’un complot ourdi contre lui, il n’y a qu’un pas que Claude Guéant franchi au pas de charge. S’il refuse de parler de "cabinet noir", il glisse tout de même qu’"ils sont très nombreux à l’Elysée à s’occuper de tout ça". Lui, à l’époque, n’était là que pour faire circuler des papiers, pas pour les conserver, argue-t-il encore. "Je ne passais pas mon temps à accumuler des documents. Je n’avais ni l’intention d’écrire mes mémoires ni de rendre compte de mes exploits", assure-t-il. Et quand il devait rendre compte de ses rendez-vous à Nicolas Sarkozy, tout se faisait à l’oral, promet-il.

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Une (nouvelle) mauvaise nouvelle pour Sarkozy. Claude Guéant assure avoir vu il y a trois semaines l'ex président de la République. "Il ne se passe pas un mois sans que je le vois", affirme l’ancien secrétaire général. Une proximité devenue encombrante. Un visiteur du soir de Nicolas Sarkozy, très en cour lors de la dernière mandature, raconte bien volontiers qu’il avait très vite mis en garde le président sur les fréquentations de son secrétaire général, tel Alexandre Djouri, le puissant et sulfureux intermédiaire. Ce qui n’a pas empêché l’ancien chef de l’Etat de le nommer ministre de l’Intérieur en 2011.

Nicolas Sarkozy aura beau dire "lui c’est lui, et moi c‘est moi", il n’en reste pas moins qu’il a travaillé dix ans aux côtés de Claude Guéant. Et la réalité, c’est aussi que les difficultés de Claude Guéant, de Patrick Balkany, de Patrick Buisson ou de François Pérol sont des taches dans le feuilleton de son retour organisé. C’est en tout cas moins agréable que les ovations lors de la tournée de son épouse…

 

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