Guéant, "le cardinal" s’installe à l’Intérieur

© REUTERS
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Claude Guéant, nommé ministre de l'Intérieur, investit une place Beauvau qu'il connaît bien.

"Le vice-roi", "le cardinal", le "Premier ministre bis", "l’homme le plus puissant de France"… Les surnoms ne manquent pour qualifier Claude Guéant, celui qui a occupé pendant quatre ans le poste de secrétaire général de l’Elysée et qui a été nommé, dimanche, à 66 ans, ministre de l'Intérieur.

"Il est le meilleur", "il a un talent incroyable"

Lors de son passage au palais présidentiel, l’influence de Claude Guéant sur le Président a été si importante que ses détracteurs ont fustigé sa toute-puissance, notamment en matière de diplomatie. C’est lui, en effet, qui avait libéré en héros avec Cécilia Sarkozy les infirmières bulgares… Lui, encore, qui donnait des leçons de vocabulaire à la ministre de l’Economie.

"Il est le meilleur", "il a un talent incroyable", "c'est un homme d'exception", dit de lui Nicolas Sarkozy. "Je l'admire pour son agilité intellectuelle exceptionnelle. Il est fascinant de le voir sans cesse en mouvement et faire bouger les lignes", ajoute le Président au sujet de son nouveau ministre. La proximité entre les deux hommes s'explique sans doute par le fait qu'ils se ressemblent - "ce sont deux bourreaux de travail", disent leurs proches - et surtout se complètent.

Claude Guéant et le chef de l'Etat se connaissent depuis 2002. Nicolas Sarkozy avait alors été séduit par le préfet surnommé "Monsieur zéro défaut". A l’époque, il le nomme directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur et il conservera ce titre lorsque Nicolas Sarkozy passera à Bercy, au ministère de l’Economie.

"Une légende républicaine"

Ce fils d'une institutrice et d'un employé d'une entreprise de transport du Pas-de-Calais, a été auparavant un préfet exemplaire, une vraie légende républicaine. Il s’est notamment illustré en 1994 lors du détournement d’un Airbus français par un commando islamique ; en 2003 aussi, lors de l'arrestation d'Yvan Colonna, l'assassin présumé du préfet Erignac.

Seule ombre à son palmarès : en 2004,Jacques Chirac a refusé de le nommer préfet de police de Paris…"C'est une des rares fois où j'ai vu de l'émotion dans son visage", confie, à Challenges, Rachida Dati.