Gouvernement : dernières manoeuvres avant l'annonce

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Administrator User , modifié à
Semi-certitudes et nombreuses inconnues, à 48 heures de l'échéance, les informations sur la composition du premier gouvernement du président Nicolas Sarkozy sont très parcellaires. Il comprendra 15 ministres, devra respecter la parité et incarner l'ouverture au centre et à gauche. Nombre de ministères devraient aussi être redécoupés. Une seule certitude, la nomination jeudi matin de François Fillon comme Premier ministre. Il sera d'ailleurs reçu jeudi à 8h30 par Nicolas Sarkozy.

Le suspense est à son comble. Après la passation de pouvoirs mercredi et l'annonce du nouveau Premier ministre tout à l'heure à 11 heures, le reste du gouvernement, soit 15 ministres dont sept ou huit femmes, devrait être annoncé demain. Claude Guéant, probable prochain secrétaire général de l'Elysée et ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a déclaré mardi "Je crois qu'on tiendra le calendrier : nomination du Premier ministre jeudi et, je pense, nomination du gouvernement vendredi". Il a ajouté qu'un premier conseil des ministres pourrait se réunir "vendredi ou lundi".Si des proches du président assurent que le gouvernement est pratiquement composé, Claude Guéant se montre plus prudent. "Il y a des consultations officieuses. Il va y avoir un round de consultations officielles après la nomination du Premier ministre", dit-il. "Donc, tout peut encore être l'objet d'adaptations." Quand aux noms des "ministrables" et aux fonctions qui leur sont associées par la rumeur politique et la presse, "certains sont vrais, d'autres sont complètement faux", ajoute-t-il. Une des difficultés rencontrées par Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et François Fillon est le redécoupage des ministères.Au chapitre des quasi-certitudes, figurent Jean-Louis Borloo, Xavier Bertrand et, en ministre d'ouverture à gauche, l'ancien "French Doctor" Bernard Kouchner. Jean-Louis Borloo, qui a théorisé dans "L'Architecte et l'horloger" la "relance du progrès économique et social" par une action globale reposant sur quatre piliers (emploi, formation, équité, logement), devrait avoir l'occasion de mettre celle-ci en pratique à la tête d'un autre géant : un ministère de la stratégie économique et de l'Emploi, ramassant une bonne partie de Bercy et de son actuel ministère de la Cohésion sociale. La partie comptes publics de Bercy reviendrait à Xavier Bertrand, ex-ministre de la Santé, ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, à moins qu'un outsider s'invite. Selon certaines sources, le président élu aurait ainsi assuré dimanche soir à Patrick Devedjian, un de ses fidèles, qu'il serait du gouvernement, précisément à ce poste. Dans ce cas de figure, où caser Xavier Bertrand, qui est considéré comme "incontournable" ? Bernard Kouchner aurait accepté dès dimanche les Affaires étrangères, proposées dans un premier temps à un autre ancien ministre socialiste, Hubert Védrine, qui aurait souhaité garder aussi les Affaires européennes, dont pourrait hériter le député Alain Lamassoure mais pas en tant que ministre plein. La participation d'Hubert Védrine n'est cependant pas définitivement exclue. Des proches du président élu évoque pour lui le ministère de la Justice. Bernard Kouchner au Quai d'Orsay ? "Ce n'est pas idiot", se bornait à dire mardi soir Claude Guéant. A propos d'Hubert Védrine à la justice, il a répondu par une pirouette : "Aucun commentaire. Tout est possible." Nicolas Sarkozy a d'autre part reçu une nouvelle fois mardi après-midi la PDG d'Areva, Anne Lauvergeon, ancienne proche collaboratrice de François Mitterrand. Est-ce pour dire définitivement "non", comme le laissait entendre des sources proches du président, ou bien n'a-t-elle pas encore dit son dernier mot ? Là encore, réponse prudente, de Claude Guéant : "Ça fait partie des consultations qu'on peut avoir."Pour l'ouverture vers le centre, les députés Hervé Morin et Maurice Leroy semblent tenir la corde, le premier pour le ministère de la Défense, le second pour l'Agriculture. Enfin sont cités les noms de l'actuel secrétaire général de l'Elysée Frédéric Salat-Barroux, pour la santé et les Affaires sociales, de Xavier Darcos, pour l'Education, voire du banquier Michel Pébereau et de Jean-Pierre Jouyet, ancien collaborateur du premier ministre socialiste Lionel Jospin. Du côté des femmes les "incontournables" semblent être l'actuel ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie et l'ex-porte parole de campagne du président, Rachida Dati. Selon l'une des dernières rumeurs, elles se partageraient le ministère de l'Intérieur scindé en deux : la première aurait un portefeuille de la "Sécurité", la seconde celui de l'Immigration et de l'intégration. Que deviendrait alors Brice Hortefeux, autre fidèle lieutenant de Nicolas Sarkozy, que certains voient à la tête d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale ? Les dernières informations donnent d'autre part Roselyne Bachelot à la Santé et aux Sports. Elle pourrait être épaulée pour les sports par le sélectionneur du XV de France Bernard Laporte, après la coupe du monde de rugby. L'actuelle ministre du Commerce extérieur Christine Lagarde et l'ancienne conseillère du président Jacques Chirac Christine Albanel, semblent aussi faire partie des incontournables - la seconde est citée pour la Culture et l'Éducation. Les noms des députées UMP Valérie Pécresse et Christine Boutin sont également avancées avec insistance - "ça se présente bien", a déclaré à Reuters un proche de cette dernière. Elles ont été rejointes ces dernières heures par Catherine Vautrin, actuelle ministre déléguée à la Cohésion sociale.