Giscard d'Estaing : "L'Europe était une réconciliation, aujourd’hui c’est une compétition"

Valéry Giscard d'Estaing a été président de la République de mai 1974 à mai 1981.
Valéry Giscard d'Estaing a été président de la République de mai 1974 à mai 1981. © Capture d'écran
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Olivier Duhamel, Natacha Polony et G.P. , modifié à
Valéry Giscard d'Estaing était l'invité de "Médiapolis" samedi. Interrogé par Nathacha Polony et Olivier Duhamel, il s'est exprimé sur le monde politique actuel.

"L’opinion a vu que le système ne fonctionnait pas". L'Europe a manqué le coche. C'est ce que pense Valéry Giscard d'Estaing, invité de "Médiapolis" samedi. "On a raté le coche dans les années 2000. Le système a déraillé car on a fait un élargissement beaucoup trop rapide et sans réflexion". Statuts des pays, modèle de gouvernance... pour l'ancien président de la République, l'Europe a multiplié les erreurs. Conséquence directe, "l’opinion a vu que le système ne fonctionnait pas et comme elle l'a vu, elle s’en est détachée et elle est devenue indifférente et sceptique".

L'UE doit changer. Les conséquences ne sont peut-être pas irréversibles mais pour Valéry Giscard d'Estaing, quelque chose a changé : "Avant l'Europe était une réconciliation, aujourd’hui c’est une compétition". Une Europe à deux vitesses dans laquelle "il faut séparer très nettement les gens qui veulent que l'Europe avance, qui sont à peu près une vingtaine, et ceux qui sont dans l'Europe et qui ne veulent pas qu'elle avance", précise l'ancien président. Une mutation de l'Europe est nécessaire et pour VGE, le changement fondamental qui doit avoir lieu, "c'est que dans les cinq prochaines années, il doit y avoir un système d’impôt unique en Europe".