"Gilets jaunes" : "Cette exaspération fiscale ne date pas d'hier", analyse Sébastien Lecornu

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Anaïs Huet , modifié à
En charge des collectivités territoriales au sein du gouvernement, Sébastien Lecornu considère que le ras-le-bol fiscal des "gilets jaunes" est compréhensible. Lundi sur Europe 1, il a mis en cause l'inaction des précédents quinquennats.
INTERVIEW

"La vraie considération ce n'est pas que d'entendre, c'est aussi de comprendre." Au lendemain de l'intervention du Premier ministre au 20H de France 2, au cours duquel il disait "entendre" la colère des "gilets jaunes", Sébastien Lecornu, le ministre chargé des Collectivités territoriales, a affiché une forme de solidarité avec les Français qui, tout le weekend, ont bloqué routes et ponts pour manifester leur grogne contre la hausse des carburants et des taxes.

La responsabilité des "quinquennats passés". "Beaucoup de gens ont du mal à joindre les deux bouts dans notre pays : les classes moyennes, les travailleurs pauvres, les retraités modestes… Cette exaspération fiscale ne date pas d'hier", juge Sébastien Lecornu, lundi matin au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. Dimanche soir, le Premier ministre a averti les Français : le cap fixé par Emmanuel Macron sera tenu, et il ira progressivement vers une baisse de la fiscalité. "Dans les quinquennats passés, dès la première brise, on changeait de ligne politique, et ça a tué la transformation du pays", a pointé Sébastien Lecornu. 

Le ministre accuse notamment les précédents gouvernements de ne pas avoir pris conscience de la nécessité de changer les habitudes des Français pour enrayer le dérèglement climatique. "Si depuis dix ou quinze ans on avait commencé à expliquer que le diesel, ce n'était pas bon pour la santé et pour la planète… Si on avait tourné la page des hydrocarbures…", égraine Sébastien Lecornu.

Des mesures pour augmenter le pouvoir d'achat… in fine. Pour le ministre, il semble normal qu'Emmanuel Macron n'ait pas "pu" faire les changements qu'il souhaite "en 18 mois" d'exercice du pouvoir. Toujours est-il que selon lui, des mesures ont été prises pour réduire la fiscalité et augmenter le pouvoir d'achat des Français, in fine. "On n'en parle plus mais l'augmentation de l'allocation adulte handicapé, du minimum vieillesse, de la prime d'activité, sont autant d'instruments qui concernent parfois les gens qui ont manifesté ce weekend", défend-il.

Mais surtout, Sébastien Lecornu justifie plus globalement la politique d'Emmanuel Macron, que l'on accuse souvent d'être en faveur des plus riches, par la volonté de "remettre le paquet sur le travail." "C'est ça la plus belle promesse républicaine", soutient-il. "La mère de toutes les batailles y compris pour le pouvoir d'achat, c'est d'avoir un emploi. D'ailleurs, si les personnes qui manifestent étaient mieux payées, fondamentalement les choses iraient mieux."