Georges Tron : malaise à l'Elysée

Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique clame son innocence.
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique clame son innocence. © Maxppp
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avec Aurélie Herbemont , modifié à
Visé par une enquête préliminaire pour "agression sexuelle et viol", il embarrasse l'exécutif.

Georges Tron peut-il rester au gouvernement ? Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, par ailleurs maire de Draveil, dans l'Essonne, clame son innocence et compte engager une procédure pour dénonciation calomnieuse. Mais l'enquête préliminaire ouverte mercredi à son encontre pour "agression sexuelle et viol" après les plaintes d'anciennes employées municipales suscite la gêne à l'Elysée et à Matignon.

Prudence au sommet de l'Etat

L'Elysée se refuse, pour l’heure, à tout commentaire. Un conseiller de Nicolas Sarkozy, sollicité par Europe 1, s'est ainsi refugié derrière le principe de la présomption d'innocence tout en invoquant l'agenda surchargé du président au G8 pour renvoyer la balle à Matignon.

Même prudence du côté de la rue de Varenne où l'on dit préférer attendre les différents éléments avant d'en dire plus.

Parmi le reste du gouvernement, c'est, officiellement, le même silence radio a constaté Europe 1. En off, certains parlent tout de même de manipulation tandis que d'autres jugent que les accusations font "mauvais genre".

Georges Tron "serein"

Pour un ministre, "c'est à Georges Tron de savoir s'il doit démissionner ou pas pour se défendre". Une position jugée "tenable" tant que l'intéressé n'est pas auditionné, "après ça risque de devenir compliqué".

Un conseiller ministériel, interrogé par Europe 1, soulève que "George Tron est le patron des fonctionnaires donc des magistrats et policiers qui vont instruire ce dossier ce qui peut devenir incompatible avec sa fonction".

Chez Georges Tron, par contre, on affirme que le secrétaire d'Etat est "serein". Une façon de donner le change si l'on en croit un autre cabinet ministériel qui pointe que Michèle Alliot-Marie aussi affichait sa sérénité... jusqu'au jour même de son débarquement.

"La situation n'est pas saine"

Quelques voix ont déjà réclamé officiellement le limogeage de Tron comme secrétaire d'Etat mais aussi comme maire. Vendredi, Me Gilbert Collard, l'avocat des deux plaignantes, a ainsi jugé problématique pour "la sincérité des témoignages" le maintien de l'élu à la tête de la ville. L'avocat a indiqué qu'il envisageait pour cette raison de "demander au préfet une mise sous tutelle de la mairie". "La situation n'est pas saine", a-t-il insisté.

Marine Le Pen, d'ailleurs accusée par Georges Tron de n'être pas étrangère à l'affaire, a, elle, ouvertement posé dès jeudi "la question de son maintien comme ministre de la Fonction publique".

Georges Tron pas encore entendu

Jeudi toujours, une opposante municipale de Draveil, la conseillère MoDem Fabienne Sorolla, a également jugé que "Georges Tron ne peut plus rester ni secrétaire d'Etat ni maire". Pour l'élue locale en effet, Georges Tron "est le supérieur hiérarchique d'un certain nombre de fonctionnaires chargés du dossier en tant que secrétaire d'Etat à la Fonction publique".

Les deux femmes ayant porté plainte contre Georges Tron ont été entendues jeudi. Le secrétaire d'Etat ne devrait pas être entendu dans l'immédiat a fait savoir le parquet d'Evry vendredi.