Georges Tron : droite et gauche font profil bas

Georges Tron a démissionné du gouvernement
Georges Tron a démissionné du gouvernement © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
RÉACTIONS - Accusé d'agressions sexuelles, Tron a démissionné, dimanche, du gouvernement.

A droite, comme à gauche, les réactions étaient timides après la démission, dimanche, du secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, accusé d'agressions sexuelles. Après le tsunami de l'affaire DSK, les socialistes se sont faits discrets, tandis que la droite qualifiait de "sage" la décision de Georges Tron. Seul, le FN s'est montré plus virulent, réclamant la démission de l'ex-secrétaire d'Etat de son mandat de maire.

Pour l'UMP, Tron a fait "le bon choix"

La démission du secrétaire d'Etat a été annoncé, dimanche, peu avant 14 heures par un communiqué de Matignon. François Fillona donc été le premier à commenter cette décision. Le Premier ministre "salue le courage et le sens des responsabilités de Georges Tron, qui a ainsi fait prévaloir l’intérêt général. Cette décision lui permettra d’assurer désormais sa défense en toute liberté", a conclu le chef du gouvernement.

"Il a fait le bon choix", a renchéri le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui avait implicitement invité dimanche Georges Tron à quitter le gouvernement. "Je pense qu'il a pris la bonne décision", a-t-il ajouté sur Canal+ (voir la vidéo).

"Une décision courageuse"

Invitée lundi sur Europe 1, Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a réagi à cette démission. "C'était son intention depuis plusieurs jours", a-t-elle affirmé, "à la fois pour organiser sa défense et par respect pour sa fonction, pour ne pas entraver l'activité du gouvernement".

Selon elle, cette démission n'est en rien un aveu de culpabilité. "Il n'est pas mis en examen, mais on sait depuis quelques semaines qu'une affaire suscite tout un tas d'emballement, de commentaires, et on peut comprendre un homme qui veut organiser sa défense et être à l'abri de cet emballement médiatique", juge-t-elle, avant d'ajouter : "c'est un acte de responsabilité vis-à-vis de la fonction qu'il exerce".

"C'est une décision de responsabilité et de courage", estime-t-elle :

Les partenaires de l'UMP ont également salué cette décision. Ainsi, pour Dominique Paillé, vice-président du Parti radical de Jean-Louis Borloo, cette démission "n'est pas une surprise et je dois dire que c'est une décision sage, elle va permettre à Georges Tron de préparer sa défense". "Cette affaire-là, quels qu'en soient les fondements, polluait l'action gouvernementale (...) Une sortie dans ces conditions-là, ça n'est jamais très bon, mais il vaut mieux une sortie rapide qu'un pourrissement d'une situation qui, lui, aurait été totalement préjudiciable à l'action gouvernementale", a-t-il assuré sur LCI.

Le PS se fait discret

De leur côté, les socialistes se sont montrés prudents sur cette affaire. André Vallini, député PS de l'Isère, spécialiste des questions de justice, a estimé que "c’était la seule solution". "Hélas, cette décision va à l’encontre de la présomption d’innocence.", a-t-il toutefois déploré. "On est dans un contexte politique qui fait que la pression médiatique et politique est tellement forte que la démission s’impose", a estimé le socialiste.

 

"C’est un peu dommage parce que quand on démissionne les gens pensent que c’est un aveu de culpabilité", a souligné André Vallini, estimant que "Georges Tron est victime du système politico-médiatique d’aujourd’hui".

Un point de vue partagé par François Hollande, qui a ajouté, dimanche sur France 5 : "Vous avez parlé de Dominique Strauss-Kahn, la justice est saisie. Vous avez parlé de Georges Tron, la justice va l'être, elle ne l'est pas encore. Il vient d'annoncer sa démission. C'est le mieux qu'il puisse faire pour assurer sa défense".

Les Verts et le PCF à l'offensive

Eva Joly, candidate à la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle, s'est, elle, montrée plus ferme : "Il est bien normal qu'il ne puisse pas continuer à exercer sa fonction avec cette suspicion. On a bien vu les relents machistes avec l'affaire DSK. C'est un réveil douloureux pour les féministes qui pensaient que cette époque était révolue", a-t-elle asséné.

Enfin, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a fait part de son exaspération : "Nicolas Sarkozy porte une responsabilité première dans le climat qui pourrit la vie politique. Il forme depuis 4 ans des gouvernements de copains en nommant des ministres davantage pour leur docilité et leurs accointances que pour leurs compétences et leur éthique. La droite, pour sa défense, renvoie au PS le compliment sur DSK. Tout cela est détestable", a-t-il fait savoir par communiqué.

Le FN demande sa démission de Draveil

Marine Le Pen s'est montrée plus virulente. La présidente du Front national s'est dite, dimanche, sur LCI "à demi satisfaite" après la démission du gouvernement de Georges Tron, jugeant que l'ex-secrétaire d'Etat à la Fonction publique devrait également quitter ses fonctions de maire de Draveil, dans l'Essonne.

Selon elle, avec cette affaire, "on est face à un cas concret de l'effondrement de la République" et "il y a lieu d'ouvrir le chantier de la restauration de l'Etat". "Il apparaît, notamment au travers des dires de la commissaire de police qu'il a fait limoger et déplacer que Georges Tron se comportait, comme beaucoup d'autres hélas, comme un grand féodal, avec un certain nombre de pressions effectuées sur l'administration", a-t-elle ajouté, sans étayer ses dires.