Frêche écrase la concurrence

© REUTERS
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Le président sortant de Languedoc-Roussillon est arrivé largement en tête dimanche.

Pas vraiment modeste Georges Frêche, le soir du premier tour des régionales. Ironiquement sur Twitter et sur Facebook, le président sortant de Languedoc-Roussillon tendait dimanche soir "la main pour le deuxième tour, aux autres listes de gauche" dont celle de "Hélène Mandroux", candidate PS, le parti qu'il lui a retiré son soutien au cours de la campagne.

34% des voix

Mais Georges Frêche peut se permettre cette audace. Il est arrivé très largement en tête du premier tour des régionales, devançant, avec plus de 34% des voix, l'UMP et le FN, aucune autre liste, dont celle du PS, ne franchissant la barre des 10%. Il est gagnant dans les 5 départements de la région, dépassant même les 40% dans l'Aude.

Le candidat UMP, Raymond Couderc, arrive loin derrière avec 19,63% des voix. Le FN, conduit par France Jamet, totalise 12,67% des voix.

Aucune des autres listes n'a dépassé les 10%, seuil nécessaire pour se maintenir. Un coup de tonnerre dans cette région où trois listes de gauche, anti-Frêche, se présentaient devant les électeurs avec le projet de se rassembler au second tour : celles du PS, d'Europe Ecologie et du Front de gauche/NPA.

Désillusion à gauche

Le score d'Hélène Mandroux (7,74%) apparaît même comme un désaveu de la stratégie du Parti socialiste dans cette région. Le PS avait décidé d'engager un bras de fer avec Georges Frêche "au nom des valeurs de la gauche", passant outre le vote des militants locaux. Ceux-ci, début décembre, avaient plébiscité Georges Frêche pour conduire leurs listes. Le PS a exclu les 58 socialistes présents sur les listes de Frêche, ce qui a attisé la colère des militants de la région. Même dans sa ville, la maire de Montpellier Hélène Mandroux subit un cuisant revers: elle obtient 11,36% alors que Georges Frêche dépasse les 40%.

Le score d'Europe Ecologie (9,12%) est également une désillusion pour cette formation qui se préparait depuis plus de six mois à ce scrutin et tablait sur la dynamique des européennes pour réaliser un bon résultat. En juin 2009, José Bové avait totalisé plus de 15% des suffrages en Languedoc-Roussillon.

Triangulaire au second tour

Le second tour offrira donc dimanche prochain une triangulaire. Si Georges Frêche semble bien parti pour conserver la région, son challenger UMP, qui a appelé à un "sursaut républicain" ne s'avoue pas vaincu, malgré un handicap de quelque 130.000 voix par rapport au président sortant.

Les socialistes et les écologistes ont prestement repoussé la main tendue par Georges Frêche.