Frêche brandit la menace judiciaire

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Il menace de saisir la justice si le PS décide de sanctionner les militants qui lui restent fidèles.

Georges Frêche est bien décidé à se battre jusqu’au bout. Dans le viseur du Parti socialiste pour des propos à l’encontre de Laurent Fabius, dont il a raillé la "tronche pas catholique", le président sortant de la région Languedoc-Roussillon a prévenu lundi soir via le site lepoint.fr qu’il n’hésiterait pas à attaquer en justice son ancien parti "pour non-respect du vote des militants".

Car mardi soir, le Parti socialiste doit confirmer qu’il montera une liste alternative de gauche face au président sortant. Surtout, le PS devra décider du sort qu’il réserve aux militants qui décideraient malgré tout de rester fidèles à Georges Frêche. "Nous appelons Martine Aubry à respecter les règles démocratiques du parti (...). Nos listes ont été validées par une convention, elles ne pourraient être changées que par une autre convention. Donc, Martine Aubry pourra décider ce qu'elle veut, mais nous ferons appel devant les tribunaux. C'est ce qui sera décidé mercredi matin", a déclaré le bouillonnant Languedocien.

Dimanche, Martine Aubry avait dit qu'entre le PS et Georges Frêche, c'était "fini". "Si vous choisissez la liste Frêche, alors vous quittez le parti", expliquait-on lundi au parti socialiste, en référence aux statuts du PS stipulant que tout candidat "indiscipliné", concurrent du postulant officiel, se met "en dehors du parti". A Montpellier, nombre de parlementaires, dirigeants de fédérations de la région et co-listiers de Georges Frêche ont accusé lundi Martine Aubry de tenir des positions "anti-démocratiques", la sommant de respecter le choix des militants.

Gayssot : "un sale procès"

Car localement, le président sortant bénéficie d’une énorme assise. Les militants socialistes, mais aussi ses alliés de la gauche, continuent de le soutenir indéfectiblement. Jean-Claude Gayssot, vice-président communiste de Languedoc-Roussillon, en a donné un nouvel exemple mardi matin sur Europe 1. "Accuser Georges Frêche de racisme, d’antisémitisme, c’est lui faire un sale procès, un faux procès", a déclaré l’ancien ministre des Transports. "Georges Frêche a sûrement beaucoup de défauts, mais ceux-là, non. C’est absolument faux. C’est un mensonge."

"Sa phrase, c’est une connerie", a-t-il toutefois reconnu. "Mais en réalité, il y a une grosse manipulation derrière." L’auteur en 1990 de la loi Gayssot sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, précise : "C’est sûr qu’il y a un important réservoir de militants socialistes en Languedoc-Roussillon, et que ça devient un enjeu."