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J.D. , modifié à
Vendredi, marque le 20e anniversaire de la mort de François Mitterrand. A cette occasion, Europe 1 vous propose une interview exceptionnelle de l'ancien président. 
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"L’art de gouverner c’est d’abord de faire ce que l’on croit juste". Vingt ans jour pour jour après la disparition de François Mitterrand, Jean-Pierre Elkabbach interroge de nouveau celui qui fut président de 1981 à 1995, vendredi, dans la Matinale d'Europe 1. Une interview exceptionnelle composée à partir d'extraits des entretiens que François Mitterrand lui a accordés au cours de ses deux mandats.

>> En voici l'essentiel : 

• La conduite du pouvoir : Élu deux fois président de la République, François Mitterand porte un certain regard sur la fonction sous la Ve République. "Le président de la République a des grands pouvoirs", soulignait-t-il. Des pouvoirs qui l'isolent souvent : "Sur le plan de la décision, oui, c’est une solitude, une grande solitude. C’est pas parce qu’on fait le vide autour de moi, c’est parce que la décision à ce niveau est forcément solitaire", explique l'ancien président. Il insiste notamment sur l'importance de ne pas "jouer un personnage qu'on est pas". "Moi, je suis comme on me voit, je sais qu’on me critique beaucoup", affirmait-t-il, ajoutant cependant "tirer souvent profit de ces critiques". "Ce qui m’embarrasse davantage ou que je reçois moins bien, c’est la critique systématique".

En tout cas, l'ancien président rejetait tout pouvoir absolu : "Il ne faut pas de pouvoir absolu. Mais il y a un pouvoir prééminent, le président de la République doit pouvoir disposer d’une grande autorité, qu’il trouve dans les textes, mais surtout en lui-même et dans sa façon de faire".

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• Le rapport gauche/droite : François Mitterrand était un homme né à droite qui a fait sa vie à gauche : "La plupart des jeunes gens commencent à gauche et finissent à droite. Moi, j’ai commencé dans une famille modérée de droite et j’ai accompli ma carrière sous le signe de la gauche", raconte-il. L'ancien président indique avoir voulu faire en sorte d'assurer l'alternance après ses mandats, notamment en faisant la preuve que "la gauche sait gérer" le pays. "C’est quelque chose de très important, parmi les choses auxquelles je tiens le plus. L’alternance entre la gauche et la droite était très rare dans l’histoire de la République", rappelle-t-il, soulignant que l'alternance est la condition pour avoir "une démocratie solide et saine en France".

• Une vie liée à la présidence : "Je ne peux pas dire j’ai réussi ma vie parce que je suis président de la République", explique François Mitterrand. "Disons que sur le plan de la vie politique, c’est pas si mal que ça, mais c'est pas la fin non plus". L'ancien président souhaitait surtout être toujours aimé plusieurs années après sa mort. "Tous les hommes aiment au fond qu’on les aime. J’aimerais que la France m’aime comme elle aime ceux qui l’ont bien servie", admet-il. Ce qui était important pour lui, c'est qu’en fin de compte, le pays qu’il a dirigé "soit en meilleur santé" après sa présidence qu’avant. "Y parviendrai-je ? Vous jugerez", conclut-il.

>> Retrouvez l'intégrale de l'interview :