François Hollande, une hyperactivité pour entrer dans l'Histoire

François Hollande multiplie les déplacements dans les derniers mois de son mandat. LIONEL BONAVENTURE / AFP
François Hollande multiplie les déplacements dans les derniers mois de son mandat. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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David Doukhan, avec TLM
François Hollande multiplie les déplacements dans toute la France, à moins de trois mois de son départ de l'Élysée. Un agenda chargé qui se justifie par sa volonté de "laisser une trace".

Salon de l'agriculture samedi dernier, Dreux et Chartres lundi, Angoulême mardi : deux mois avant le premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande est un président sur le départ, mais hyperactif. Le locataire de l'Élysée a entamé un tour de France pour ses dernières semaines en tant que chef de l'État, avec une obsession : "Je voulais vous remettre cette médaille du président de la République qu'il en soit gardé une trace. C'est très important, la trace", a-t-il expliqué à la cérémonie des 300 ans de la franc-maçonnerie moderne.

Mises en garde contre le FN. Il n'accepte surtout pas l'idée que ces cinq années à l'Élysée puissent être oubliées. Pour tromper l'angoisse, il court, il défend son bilan, peu importe si les salles de presse sont vides. François Hollande veut encore parler. À chaque discours, il met aussi en garde contre le Front national. Comme lundi, en réponse à la charge de Marine Le Pen sur les fonctionnaires : "Je n’accepterai jamais qu’on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République au prétexte qu’ils appliquent la loi et qu’ils font en sorte que la justice puisse travailler", a-t-il déclaré aux francs-maçons.

"Il fait comme si". Mais ses avertissements portent-ils ? La question se pose jusqu'au sein de son cabinet : pourquoi François Hollande épuise-t-il ses troupes ainsi alors qu'il a renoncé et que sa voix porte peu ? Il est relégué au second plan par la campagne dont il ne fait pas partie. "Ça lui est insupportable, il fait comme si", ose un vieil ami. "Cette fin de règne touche au tragique, on a l'impression qu'il est le seul à ne pas savoir que c'est fini et que personne n'ose le lui dire", se lamente un autre. Les conseillers sont nombreux à avoir quitté le 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, les journalistes qui le suivaient depuis des années l'ont déserté. Le Palais de l'Élysée n'est plus le centre du monde.