François Hollande pourrait s'engager davantage dans sa fondation et viser la présidence du Conseil européen. 9:40
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A.D
A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, l'historien Jean Garrigues envisage ce que pourrait être la retraite élyséenne de François Hollande, 62 ans.
INTERVIEW

Il a multiplié les interviews cette semaine. François Hollande a aussi prononcé ce dimanche un discours commémorant le centenaire de la bataille du Chemin des dames. Le président de la République tente de réussir sa sortie. Et après ? Quelle retraite à 62 ans ? Jean Garrigues, historien de la vie politique et professeur, était l'invité de C'est arrivé demain pour envisager l'avenir de l'actuel chef de l'Etat.

Peu d'éléments de comparaison. Giscard avait laissé une chaise vide, Mitterrand avait marqué avec "les forces de l'esprit" lors de ses derniers vœux. Le premier avait soigné une sortie devenue "aux yeux de l'Histoire (...) une sorte de sketch ridicule. En revanche, ce message d'unité et de confiance qu'avait donné François Mitterrand est resté quelque chose de très profond."  

Entendu sur europe1 :
Pour Hollande, il serait difficile d'imaginer un retour dans la vie politique dans la mesure où il a été le président le plus impopulaire de la Ve République.

Mais contrairement aux Etats-Unis, où cinq ex-présidents sont encore en activité, la France n'a que peu d'exemples de ce qu'est l'après mandat présidentiel. "De Gaulle est mort quelques mois après être parti. Pompidou est mort en fonction. Chirac commençait à avoir des atteintes de la maladie et n'a pas vraiment construit un avenir. Giscard d'Estaing est revenu totalement dans la vie politique à la base (...) Pour Hollande, il serait difficile d'imaginer un retour dans la vie politique dans la mesure où il a été le président le plus impopulaire de la Ve République."

Pas de conférences privées ni de siège au Conseil constitutionnel. Le chef de l'Etat pourrait viser la présidence du Conseil européen, une place vacante en mai 2017 après le départ de Donald Tusk. "Mais c'est tributaire d'un président qui le désignerait et du vote de tous les chefs d'Etat européens", donc un avenir très aléatoire. Jean Garrigues voit aussi François Hollande travailler pour sa fondation "La France s'engage". Hollande avait déjà donné quelques pistes - et au passage lancé quelques piques - en indiquant qu'il ne mènerait pas d'activité privée et qu'il ne siégerait pas au Conseil constitutionnel. "Ce ne sera pas Nicolas Sarkozy. Il n'accumulera pas les conférences richement dotées. Il y a une image de président de gauche qu'il doit préserver."