François Hollande hausse le ton

François Hollande veut reprendre la main et a décidé de muscler son discours face à Nicolas Sarkozy mais aussi Jean-Luc Mélenchon.
François Hollande veut reprendre la main et a décidé de muscler son discours face à Nicolas Sarkozy mais aussi Jean-Luc Mélenchon. © REUTERS
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avec Thierry Guerrier , modifié à
Le candidat socialiste tacle Nicolas Sarkozy en annonçant vouloir "mettre fin aux privilèges".

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, François Hollande accélère : son prochain meeting est annoncé comme plus agressif, tout comme l’entretien qu’il a accordé à l’hebdomadaire Paris Match. L’intéressé le reconnaît, il est décidé à "taper" sur son principal adversaire.

Rebondir après une séquence mitigée

Après son week-end dans l'océan Indien, notamment à Mayotte et la Réunion, c'est la semaine de la contre-attaque pour François Hollande. Le candidat PS a en effet été piqué au vif par la dernière séquence : la menace d'une forte abstention inquiète, tout comme la percée de Jean-Luc Mélenchon et la remontée de Nicolas Sarkozy.

Le socialiste lance donc la contre-offensive. Le jour même de la publication, jeudi, du programme du président-candidat, François Hollande veut créer l'évènement avec l'invitation que lui a envoyé Paris Match.

"Je veux mettre fin aux privilèges"

Après deux heures d’entretien avec le candidat, l'hebdomadaire a choisi un titre fort : "Je veux mettre fin aux privilèges". La formule va barrer toute la Une du magazine, au dessus d'une photographie de François Hollande, prise vendredi dans le hall d'entrée de son QG de campagne.

Autre pique destinée à Nicolas Sarkozy : quand Paris Match lui demande "comment il gouvernera s'il est élu?", François Hollande répond : "je ne serai pas le président de la virevolte !"

A la question "Avez-vous le caractère d'un chef ?", François Hollande répond par une formule qui résume bien sa stratégie et sa personnalité. "J'ai toujours exercé un leadership, mais il y a plusieurs façons d'être chef. Il y a celui qui fait peur, qui brutalise, qui soumet... Et il y a le chef qui fixe la direction à suivre, qui rassemble et donne confiance", répond-il.

Un discours musclé à Rennes

Avant la publication de cet entretien jeudi, François Hollande aura prononcé mercredi soir à Rennes un discours qu'il va finaliser avec son comité stratégique de campagne mardi matin. Pierre Moscovici, Manuel Valls, mais aussi Laurent Fabius et Martine Aubry seront réunis pour décider ce qu'ils choisissent de révéler des premières mesures que prendra François Hollande s'il est élu. 

"Allocation de rentrée scolaire, grande conférence sociale, nouvelle décentralisation : nous allons rendre concrètes les premières heures du changement", confie son équipe. La campagne électorale est entrée dans la dernière ligne droite.