François Bayrou sort de son silence

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Aurélie Herbemont et Fabienne Cosnay , modifié à
 - Un mois après son échec aux législatives, le président du MoDem s'est confié à Europe 1.

Le soir de sa défaite aux législatives, dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou avait annoncé son intention de "prendre le recul qui s'impose". Tout en restant attentif à la vie politique, le président du MoDem s'est donc astreint à une cure de silence médiatique. Un peu plus d'un mois après son échec, François Bayrou a accepté de s'exprimer à nouveau, en exclusivité pour Europe 1. Il revient, pour nous, sur les raisons de sa défaite et livre ses premiers commentaires sur la présidence Hollande.

"J'ai digéré ma défaite"

Depuis ce sombre 17 juin, François Bayrou visite le "pays du silence", comme il aime le dire. Son mutisme médiatique, le président du MoDem l'assume pleinement. "Le silence est utile" confie t-il à Europe 1. 

Le patron du MoDem reconnait que le printemps 2012 n'a pas été facile pour lui. "Quand vous allez au bout de vos idées, vous avez parfois des moments difficiles", explique t-il. "D'autres ont vécu ça", rappelle le président du parti centriste. Et François Bayrou de citer François Mitterrand ou encore Lionel Jospin, "devenu Premier ministre quelques années après avoir été battu aux législatives", glisse t-il, l'air de rien. Pour le président du MoDem, rien n'est jamais perdu.

Aujourd'hui, celui qui navigue désormais entre son bureau parisien et le Béarn, assure avoir "digéré sa défaite".

François Hollande "apaise"

Même s'il a payé au prix fort sa décision de voter pour François Hollande, François Bayrou ne regrette pas son choix. Il porte un jugement positif sur les deux premiers mois de la présidence Hollande : l'ancien député trouve ainsi que le chef de l'Etat "apaise", contrairement à Nicolas Sarkozy. Le président du MoDem attendait François Hollande au tournant sur deux grands sujets : l'Europe et l'emploi. Un passage réussi pour le moment. "Le président a bien réussi sa séquence européenne et son sommet social", estime François Bayrou.

Privé de mandat national, avec un MoDem sans moyens, l'avenir de François Bayrou se dessine en pointillés. Le patron du parti centriste parlera à ses troupes durant la deuxième quinzaine de septembre, lors d'une université d'été qui s'annonce "d'une grande sobriété", selon ses proches, en raison des finances en berne du parti. L'heure sera alors venue de dire si le MoDem peut renaître.