François Bayrou 1280 1:00
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Jean-Jacques Héry avec Reuters , modifié à
Le nouveau garde des Sceaux avait conditionné son ralliement à Emmanuel Macron à la promulgation d'une loi destinée, notamment, à favoriser la transparence et à limiter les conflits d'intérêts dans la vie publique.

C'est l'un des premiers chantiers d'envergure du gouvernement. Le nouveau garde des Sceaux François Bayrou a entamé lundi une série de consultations en vue de la loi de moralisation de la vie publique. C'était l'une des promesses d'Emmanuel Macron durant la campagne de l'élection présidentielle. François Bayrou s'est ainsi entretenu avec le député socialiste René Dosière, spécialiste du dossier qui a fait sa propre proposition de loi, mais aussi Daniel Lebègue, président de l'association Transparency International France, et Jean-Christophe Picard, président de l'association Anticor.

Des "privilèges anachroniques". Cette association avait choisi d'insister sur des propositions qui ne figuraient pas dans le programme d'Emmanuel Macron. "Tout ce qui concerne la fraude fiscale, la suppression de certains privilèges anachroniques comme l'inviolabilité dont bénéficie le président et les parlementaires, la cour de justice de la République et la réserve parlementaire", détaille Jean-Christophe Picard au micro d'Europe 1. "Vous avez un député qui, chaque année, se transforme en Père Noël et distribue l'argent public dans sa circonscription, ce qui est intolérable. En plus, ça permettrait de faire de sacrées économies".

Le financement des partis. Autre problématique absente du programme d'Emmanuel Macron : le financement de la vie politique et le délai de prescription des infractions financières. "On pourrait revenir au système normal : une prescription de six ans à partir de la découverte des faits, et non de 12 ans à partir de la commission des faits. Ça change un peu tout", ajoute le président d'Anticor.

Spécialiste du sujet, François Bayrou avait déjà proposé en 2012 un référendum sur la moralisation de la vie publique, avant de lancer une pétition sur la question un an plus tard, en réaction à l'affaire Cahuzac. Il avait fait de cette réforme l'une des clefs de voûte de son ralliement à Emmanuel Macron, lors de la course à la présidentielle. La loi doit être présentée en Conseil des ministres avant les législatives du 11 et 18 juin.