François Baroin : "L’été a été meurtrier pour la relation de confiance entre l’État et les élus locaux"

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Face aux efforts demandés aux collectivités, François Baroin met en garde Emmanuel Macron au nom des élus dans le JDD : "nous tirons la sonnette d'alarme".

François Baroin s’éloigne de son image de soutien de François Fillon. C’est au niveau des territoires qu’il s’investit désormais. En tant que président de l’Association des maires de France, il met en garde Emmanuel Macron contre la colère des élus locaux dans une interview publiée dans Le Journal du dimanche.

"Ce n'est pas une bonne politique". C’est une liste de doléances que François Baroin égraine : une demande de "13 milliards d’économie pour les collectivités territoriales plutôt que 10 annoncés, un "gel des crédits destinés à l’aide au développement des territoires ruraux", la suppression de la réserve parlementaire "qui permettait de financer des projets locaux" puis la "suppression des emplois aidés". Tous ces efforts demandés aux collectivités vont trop loin pour le maire de Troyes qui estime que "l’été a été meurtrier pour la relation de confiance entre l’État et les élus locaux. (...) Il est normal qu’il (Emmanuel Macron) souhaite tenir son engagement de campagne sur la taxe d’habitation. Mais couper, dans les dotations tout en nous privant de ressources propres, ce n’est pas une bonne politique", estime encore le président de l'association des maires de France.

La "décentralisation mise en cause". Les élus avaient fait montre de ce ras-le-bol en claquant la porte de la conférence des territoires. Pour autant, à six semaines du Congrès des maires, François Baroin ne souhaite pas briser le dialogue : "l’intérêt supérieur commande d’avancer ensemble." Mais, il l’affirme au nom des élus locaux : "nous tirons la sonnette d’alarme", avant de demander une réécriture, avec les collectivités, de la politique du logement. Dans le JDD, il réfute l'idée de réduire le nombre de commune, arguant que l'État est à "80%" responsable de la dette et dénonce en outre ce qu’il considère comme une recentralisation de l’État. Le principe constitutionnel de "décentralisation est mis en cause", dit-il, n'excluant pas "d’utiliser tous les moyens de droit, notamment constitutionnel" pour s’y opposer.