Fin de la gratuité à la cantine du Pontet ? "Une décision raciste"

À la cantine du Pontet, ville du Vaucluse tenue par le FN, les repas ne seront plus gratruits pour personne.
À la cantine du Pontet, ville du Vaucluse tenue par le FN, les repas ne seront plus gratruits pour personne. © MaxPPP
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Nathalie Chevance avec
REPORTAGE - La décision du maire FN de cette ville du Vaucluse divise la classe politique et les habitants.

La gratuité totale de la cantine pour les plus démunis, c'est fini au Pontet. Cette commune du Vaucluse, remportée par le Front national lors des dernières élections municipales, a validé mercredi soir en conseil municipal cette mesure visant à "responsabiliser les parents". Les parents les plus démunis paieront désormais 1,57 euros par repas, somme qui correspond à la demi-gratuité. Environ 65 enfants devraient être concernés. L'opposition UMP parle d'inégalité sociale. Le maire FN, lui, de justice.

"C'est faire de l'égalité entre les gens. Certains se demandent pourquoi ils n'ont pas de gratuité. Un menu à 1,57 euros complet et équilibré, je pense que tout le monde arrivera à le payer", se défend ainsi Joris Hébrard, qui regrette d'avoir hérité d'une "ville à genoux, ruinée".

"Contre les Arabes et les Turcs". La mesure devrait certes rapporter 30.000 euros par an. Mais elle ne fait pas l'unanimité chez les administrés. "C'est de la stigmatisation. Beaucoup de familles sont monoparentales. 1,57 euros par jour : ils ne pourront plus les mettre. Beaucoup de familles sont dans la misère", confie l'une d'elles au micro d'Europe1. "C'est une décision éminemment raciste, dirigée contre les Arabes et les Turcs", poursuit une autre.

"Le maire s'est augmenté de 1.000 euros". Le leader de l'opposition, Claude Toutain (UMP), a également dénoncé sur les ondes de France Bleu Vaucluse une mesure "antisociale". "On touche les familles les plus défavorisées, monoparentales, les gens au RSA ou en fin de droit au chômage, alors que le maire s'est octroyé une augmentation de salaire de 44%, soit 1.000 euros, qui aurait permis de financer 500 repas par mois", a-t-il ajouté.

"C'est plus loyal". D'autres administrés, en revanche, prennent la défense de leur maire. "C'est plus loyal envers tout le monde", estime ainsi l'une d'elle au micro d'Europe1. Et de conclure : "même si c'est un tout petit peu, tout le monde paye. Il y a des pauvres chez les Arabes et les Turcs comme chez les européens". En attendant le maire Joris Hébrard le promet, sans plus de détails : "aucun enfant ne sera privé de repas".

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