Fillon veut "repenser" la garde à vue en France

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"Il ne faut pas confondre l'usage de la garde à vue encadrée et justifiée avec les abus qui peuvent l'entourer", a-t-il assuré samedi.

François Fillon a jugé samedi évidente la nécessité de "repenser" les conditions du placement en garde à vue, un acte "grave" qui ne doit pas être envisagé comme "un élément de routine" par les enquêteurs.

"Face à des auteurs de crimes et de délits graves je n'ai pas d'états d'âme à recourir à l'emprisonnement et la répression mais j'ai des exigences qui au nom du respect des droits de l'Homme et de la défense des libertés publiques doivent s'imposer à tous", a précisé le premier ministre, dans un discours devant les personnels pénitentiaires lors de l'inauguration d'une maison d'arrêt dans la Sarthe.

Une de ces exigences, a poursuivi François Fillon, c'est que "ces pouvoirs exceptionnels (de placer un suspect en garde à vue) ne tombent jamais dans la banalité, qu'ils ne soient envisagés par personne comme des éléments de routine, qu'ils restent des actes graves pour ceux qui les décident parce qu'ils sont graves pour ceux qui les subissent".

Le premier ministre était accompagné de la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie pour inaugurer la maison d'arrêt du Mans-Les Croisettes, à Coulaines, dans la Sarthe.

Alors que le nombre de gardes à vue ne cesse d'augmenter, les critiques s'intensifient à l'encontre de la procédure française, émanant notamment des barreaux, qui réclament la présence de l'avocat tout au long de la procédure. Plusieurs cas d'abus ont également mis en lumière l'utilisation souvent systématiques qui en est faite par les policiers.

Réagissant au placement en garde à vue d'une avocate la veille à Meaux (Seine-et-Marne) le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris Christian Charrière-Bournazel a dénoncé mardi les conditions de la garde à vue pratiquée en France, les jugeant contraires au droit européen.