Sarkozy et le "ressentiment personnel" de Fillon

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Invité du Grand-Rendez-vous dimanche sur Europe1, l'ancien Premier ministre a critiqué le chef de l'Etat mais aussi son prédécesseur. 
INTERVIEW

"François Hollande a été élu sur le rejet de Nicolas Sarkozy. Et c'est là son problème : il a été élu sur un malentendu, une imposture". Invité du Grand Rendez-Vous dimanche, François Fillon a vivement critiqué l'exécutif actuel tout en pointant, en creux, les faiblesses du bilan de son principal concurrent dans la course à la primaire des Républicains.

Le lapsus. L'ancien Premier ministre François Fillon a évoqué, dans un lapsus, un "ressentiment personnel" à l'égard de Nicolas Sarkozy. Alors que l'un des journalistes lui lisait de manière ironique un passage du son livre plutôt bienveillant à l'égard de l'ancien président, François Fillon a rétorqué : "pourquoi vous dites ça avec ce ton-là ? Pourquoi vous vous moquez ?". Avant de poursuivre : "j'ai écrit ce livre car je voulais dire des choses que je ressens, je voulais exprimer des émotions, je voulais exprimer mon ressentiment personnel."

"D'accord avec Macron, mais…" Interrogé sur les récentes sorties du ministre de l'Economie sur les fonctionnaires et les 35 heures, François Fillon a lancé : "le problème avec Emmanuel Macron, c'est que je suis d'accord avec presque toutes ses déclarations mais qu'elles ne débouchent sur rien". L'ancien premier ministre a ainsi estimé que la France n'était plus un pays de libertés mais était devenu "le pays des réglementations, des normes, des impôts et des tabous".  Il a, par ailleurs, posé en modèle les dirigeantes Margaret Thatcher et Angela Merkel qui, selon lui, "ont redressé le Royaume-Uni et l'Allemagne". "Je revendique ces exemples", a-t-il souligné avant de résumer : "je veux une rupture thatcherienne, cameronienne, schroederienne".

"Si Bachar al-Assad tombe…" François Fillon a posé comme une priorité l'élimination du "totalitarisme islamique". Comment ? Selon lui, "les Occidentaux, seuls, ne pouvent agir et ne sont pas légitimes pour le faire". Il a donc estimé que "face à ce qui menace la paix dans le monde", il fallait s'appuyer sur la Russie mais aussi reprendre le dialogue avec le régime syrien. "Si j'avais la responsabilité du gouvernement français, j'inviterai le régime syrien", a-t-il dit en ajoutant : "dans le passé, on a eu avec Assad et son père des relations diplomatiques normales". "Si Bachar al-Assad tombe, cela veut dire que l'Etat islamique contrôle la Syrie", a-t-il encore fait valoir.

Feu sur Hollande, haro sur Sarkozy. "La relation que j'ai eu avec Nicolas Sarkozy pendant cinq ans était beaucoup plus apaisée que ce qu'on a pu en dire", a commencé par préciser l'ancien Premier ministre avant de lancer : "idéologiquement, la droite n'avait pas de raison de perdre en 2012". Pour lui, François Hollande a ainsi été élu sur "le rejet de Nicolas Sarkozy". Selon lui, c'est là "son problème" : il a été élu sur un malentendu, une imposture".

Estimant "naturel" que Nicolas Sarkozy fasse un bilan de son mandat, il a jugé : "il exprimait une prudence vis-à-vis des réactions des Français qui me paraissaient excessives". Donné, à ce stade, en troisième position de la primaire à droite, François Fillon a balayé : "je vais gagner la primaire".