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M.B. , modifié à
Pour le député Richard Ferrand, soutien d'Emmanuel Macron, ce dernier se distingue du reste de la classe politique par son absence de cynisme et sa volonté de mettre les idées avant l'ambition personnelle.
INTERVIEW

La démission d'Emmanuel Macron, mardi, a été accueillie par une flopée de commentaires acerbes, à droite mais surtout à gauche. "Ce qui me frappe, c'est la violence des réactions", a réagi Richard Ferrand, député socialiste et ami proche de l'ancien ministre de l'Économie, mercredi sur Europe 1. "Je me dis qu'il fait peur à ce système et à ces gens qui veulent qu'on ne change rien."

"Ce n'est pas un cynique". Pour l'élu du Finistère, Emmanuel Macron se distingue par de nombreux aspects d'une classe politique sclérosée. "Ce n'est pas un cynique, c'est quelqu'un qui mène une démarche en sincérité." Surtout, l'ancien secrétaire général de l'Élysée "commence par les contenus" et les idées plutôt que par son ambition personnelle, estime Richard Ferrand. Ce qui expliquerait pourquoi il n'a toujours pas dit s'il comptait se présentait à l'élection présidentielle de 2017. "On n'est pas candidat à la présidence de la République pour se faire plaisir. Emmanuel Macron souhaite être utile au pays."

Macron "n'approuve pas" la primaire. Richard Ferrand a donc souligné l'importance, pour le ministre démissionnaire, de commencer par "restituer ce qu'a été la 'grande marche'" et "poser un diagnostic sans complaisance de l'état de notre pays", avant d'élaborer un programme. Ensuite, et seulement ensuite, "s'il juge que ce serait utile au pays, sans doute sera-t-il amené à se présenter" à la présidentielle. Reste à savoir s'il le fera même en cas de candidature de François Hollande. "Le calendrier et la démarche d'Emmanuel Macron ne sont pas dépendants du choix des autres", a assuré Richard Ferrand. Qui a, en revanche, rappelé que son champion ne voyait pas la participation à une primaire d'un bon œil. "Nous n'approuvons pas ce système", a expliqué l'élu du Finistère. Selon lui en effet, une élection pré-présidentielle oblige à faire des compromis sur les idées pour rassembler l'ensemble d'une famille politique.