"Faire corps" contre la menace terroriste

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François Bayrou a demandé à l’exécutif d’informer les chefs de parti sur la menace terroriste.

"La responsabilité d'un grand pays comme le nôtre c'est de tracer sa politique sans céder au chantage", a réagi dimanche François Bayrou lors du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien, à propos des menaces formulées par Oussama Ben Laden à l’encontre de la France et de la loi interdisant le port du voile intégral. Des menaces encore plus sérieuses depuis la découverte de colis piégés à destination des Etats-Unis.

"S'il y a menace, on doit avoir confiance dans ceux qui ont la responsabilité de l'action", a poursuivi le président du MoDem, avant de réclamer à l'exécutif une réunion. "Il serait normal que le président de la République et le Premier ministre réunissent les responsables des grands courants démocratiques du pays pour leur dire ce qui se passe et ce qu'on peut partager avec eux, même si cela ne doit pas être rendu public", a jugé le dirigeant centriste.

La France est un "ensemble de valeurs et de traditions (...) Lorsque ces traditions et ces valeurs se trouvent mises en cause ou attaquées, on a le devoir de les défendre et de les affirmer", a-t-il martelé.

"Dans une démocratie comme la notre, la responsabilité, que l’on soit dans la majorité ou l’opposition, c’est de faire corps", a-t-il martelé :

Fillon plutôt que Borloo

Interrogé sur le futur remaniement, le président du Modem, François Bayrou a exprimé sa lassitude. "Cela fait des mois que le pouvoir a jeté dans le jeu une peau de banane sur laquelle tout le monde glisse. Qui va en être, qui ne va pas en être ? Et on parle de cela au lieu de parler des vrais sujets", a-t-il regretté.

Le remaniement "est un piège", a dénoncé le président du MoDem :

François Bayrou a ensuite passé en revue les deux principaux candidats au poste de Premier ministre. François Fillon a eu droit à un satisfecit : "la politique qu'il a suivi n'est pas la bonne, mais que lui est honorable dans sa fonction", a confié le président du MoDem.

Au sujet de Jean-Louis Borloo, il s’est montré beaucoup plus circonspect, en lâchant de manière elliptique : "la fonction de Premier ministre exige une solidité, une stabilité qui sont, à mon sens, les deux éléments principaux de ce que doit être l'homme ou la femme qui va exercer cette fonction".

Un référendum pour les grandes réformes

François Bayrou a ensuite commenté la difficile réforme des retraites : organiser un référendum pour une telle question "change considérablement l’idée de la réforme", a-t-il commenté, avant d’ajouter : "du coup, il n’y a plus de manifestation".

"Je pense qu’à chaque fois qu’il y a de très grands sujet, la retraite en est un, le peuple doit en être saisi", a-t-il affirmé :

"La France ne se reconnait pas dans le projet mis en place mois après mois, année après année, par le gouvernement", estime François Bayrou, avant de conclure : "elle ne se reconnait pas dans la manière de gouverner qui est affichée par les responsables de l’exécutif, Nicolas Sarkozy en tête, et donc je pense que l’inquiétude du Français est beaucoup plus large que celle des retraites".