Face à Aubry, Fillon ne renie rien

François Fillon, interrogé jeudi sur France 2 par Martine Aubry sur des épisodes controversés du quinquennat de Nicolas Sarkozy comme les discours de Dakar et Grenoble, a pris la défense du chef de l'Etat, réfutant en outre l'existence de "passerelles avec l'extrême droite".
François Fillon, interrogé jeudi sur France 2 par Martine Aubry sur des épisodes controversés du quinquennat de Nicolas Sarkozy comme les discours de Dakar et Grenoble, a pris la défense du chef de l'Etat, réfutant en outre l'existence de "passerelles avec l'extrême droite". © CAPTURE D'ECRAN FRANCE 2
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Hélène Favier , modifié à
VIDEO - Ce qu’il ne fallait pas rater de l’interview de François Fillon, jeudi soir sur France 2.

François Fillon a reconnu jeudi des échecs pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy mais a estimé que le courage du chef de l'Etat et sa gestion de la crise devraient lui valoir d'être réélu par les Français à la présidentielle du printemps. Invité de l'émission politique Des paroles et des actes sur France 2, le Premier ministre a défendu le bilan du gouvernement et plaidé pour la continuité des réformes. Au final, que faut-il retenir de cette interview ? Europe1.fr vous guide et résume, ici, l’émission.

>> La petite pique : Hollande est trop "normal"

"La normalité n'est pas la qualité requise pour être président. Il faut des qualités exceptionnelles", a raillé François Fillon visant un François Hollande qui se veut être un "candidat normal", "un président normal". C'est "un homme sympathique", a-t-il concédé avant d'asséner : "Simplement, ce que je constate depuis le début de sa campagne, c'est quand même une très grande difficulté chez lui à prendre des décisions et une très grande difficulté à dire les choses clairement".

>> La phrase du jour : "Il y a eu des espérances déçues"

François Fillon a fait acte de contrition au cours de l'émission et admis que Nicolas Sarkozy et son gouvernement n'avaient "pas tout réussi" depuis 2007 mais estimé qu'on ne pouvait pas leur "reprocher d'avoir fait preuve de lâcheté". "Bien sûr, nous n'avons pas tout réussi, bien sûr qu'il y a eu des espérances que nous avons déçues, bien sûr la crise a bousculé un certain nombre des réformes que nous voulions engager", a expliqué le Premier ministre.

>> Le duel avec Martine Aubry : "Laissons les Français juger"

Lors d'un débat sans éclats de voix et rarement passionnant, François Fillon a une nouvelle fois accusé l'opposition socialiste de noircir de manière caricaturale le bilan du gouvernement. "Laissons les Français juger", a répondu la socialiste Martine Aubry, qui a qualifié d'"inutiles et injustes" les dernières mesures annoncées par le gouvernement, notamment la hausse de la TVA. 

La Première secrétaire du PS, qui pourrait lui succéder à Matignon en cas de victoire de François Hollande à la présidentielle, est ensuite sortie des questions économiques et budgétaires pour l'attaquer sur les discours de Dakar (2007) et de Grenoble (2010) de Nicolas Sarkozy, regrettant qu'"on ne l'ait pas entendu à ce moment-là". "J'étais d'accord avec le discours de Dakar", a rétorqué François Fillon, pour qui ce discours a été "caricaturé".

>> Le tacle : Comment "fonctionne" le Canard ?

"Merci de me permettre de régler un compte avec le Canard Enchaîné que j'ai envie de régler depuis longtemps. Depuis cinq ans, ce journal me prête, chaque semaine, des propos que je n'ai jamais tenus", a fustigé le Premier ministre contre ce journal du mercredi. "Je ne sais pas comment fonctionne ce journal, qui lui diffuse ces informations mais c'est assez régulier !", a-t-il regretté. "Soit ce sont des propos pour essayer de me fâcher avec le président de la République, soit ce sont des propos pour essayer de semer la zizanie à l'intérieur du gouvernement mais je vous assure que je n'ai jamais dit cela et que je ne le pense pas du tout", a encore dénoncé François Fillon. Selon le Canard Enchaîné, le Premier ministre aurait affirmé en privé que Nicolas Sarkozy avait deux chances sur dix de remporter la présidentielle de mai prochain.

>> L'anecdote : Gérard Larcher s'est-il endormi ? 

Les internautes qui commentaient l'émission sur le site Twitter se sont demandés si l'ex-président du Sénat, Gérard Larcher, ne s'était pas endormi durant une tirade de François Fillon. Voici le plan qui a suscité leur ironie. 

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>> La confidence : "J'ai pensé arrêter"

Ma sciatique est "le seul moment où j'ai pensé arrêter mes fonctions ", a glissé le Premier ministre revenant sur un épisode de 2008. Le Premier ministre a ensuite fait une autre confidence sur son avenir. Que fera-t-il après Matignon ? Pour l'avenir, "je me garde toutes les options", a alors indiqué François Fillon. Le Premier ministre quittera, en juin prochain, son ancrage sarthois pour se présenter aux législatives à Paris où il a été investi par l'UMP. Certains membres de l'UMP estiment également qu'il pourrait, également, disputer la direction de l'UMP à Jean-François Copé en cas de défaite du chef de l'Etat.

>> Les premières réactions : "De AAA à zzz..."

Alors que la droite assure que François Fillon, "précis et juste", a réalisé un "sans faute", la gauche a, elle, montré son ennui durant l'interview du Premier ministre, expliquant être passée du "AAA à zzz..."