Le ministre des Affaires étrangères était l'invité exceptionnel d'Europe 1, samedi matin. 0:57
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"Je pense qu'il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s'informent auparavant", a prévenu le ministre des Affaires étrangères sur Europe 1, samedi matin. 
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"C'est un moment de tristesse, de souffrance", a réagi samedi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, après la libération de quatre otages - deux Français, une Américaine et une Sud-Coréenne - au cours d'une intervention au Burkina Faso, pendant laquelle deux militaires français ont été tués. "C'est un bel exploit, qui malheureusement a fait deux morts au combat, pour lesquels la France doit s'incliner", a commenté le chef de la diplomatie française, interrogé en exclusivité par Europe 1. 

"Éviter des sacrifices de nos soldats"

Interrogé sur les deux otages français, enlevés le 1er mai pendant un séjour touristique au Bénin, Jean-Yves Le Drian a pointé la dangerosité prévisible de l'endroit où ils se trouvaient. "La zone où étaient nos compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c'est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs en allant", a-t-il souligné. "Je pense qu'il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s'informent auparavant de ce qu'on appelle les 'conseils aux voyageurs', qui sont mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d'Orsay et qui indiquent les zones sûres, les zones à petit risque et les zones à gros risque."

"Le message que je peux délivrer comme ministre des Affaires étrangères est que la plus grande précaution doit être prise dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n'aient lieu, et pour éviter des sacrifices de nos soldats", a-t-il insisté. 

Le corps du guide béninois des deux Français avait été découvert samedi dans le parc national de la Pendjari, au Bénin, pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest. Ils y effectuaient un safari. Leur véhicule avait ensuite été retrouvé dans l'est du Burkina Faso, pays confronté à une grave dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis 3 ans.

Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, "des grands soldats"

Les deux officiers tués, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello étaient "des grand soldats", a par ailleurs estimé Jean-Yves Le Drian. "J'avais eu l'occasion de les croiser quand j'étais ministre de la Défense. Je connaissais particulièrement Cédric de Pierrepont, et je voudrais dire tout le respect que nous inspire leur courage et leur abnégation." 

"Ils n'ont pas lâché, ils ont eu des informations suffisamment tôt, ils ont pu suivre les mouvements des ravisseurs qui ont été importants puisqu'entre le nord du Bénin, le parc de Pendjari, où étaient retenus nos compatriotes, jusqu'au nord du Burkina Faso, il y a eu un itinéraire et ils ne les ont pas lâchés", a encore souligné le ministre des Affaires étrangères. "Ils ont réussi dans une opération exceptionnelle, de qualité."