Exclus de leurs partis, mais candidats quand même

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Une fois qu’une liste est validée, il est impossible de revenir dessus. Et ce même si des candidats ont dérapé.

L’INFO. Un fan de Mussolini à Roanne, un tatoué néo-nazi à Châteauroux, un passionné du IIIe Reich dans le Haut-Rhin ou encore une candidate comparant Christiane Taubira à un singe dans les Ardennes… le Front national a dû suspendre un certain nombre de ses représentants pour les municipales. Et la liste est loin d’être exhaustive. Sauf que, dans certains cas, ces candidats le resteront. Explications.

Des dérapages en pagaille. Depuis le jeudi 6 mars à 18 heures pétantes, aucun parti politique ne peut plus faire évoluer ses listes pour le premier tour des élections municipales. Anecdotique pour certains, crucial pour d’autres. Le 14 novembre, Europe1.fr publiait une enquête intitulée : "Pourquoi le FN ne peut pas contrôler ses candidats". Depuis, la campagne a suivi son cours, et les dérapages de candidats frontistes se sont en effet multipliés comme des petits pains. Mais passé cette date du 6 mars, le FN - et les autres partis - ne peuvent plus intervenir, si ce n’est en excluant les candidats indélicats. Qui ne disparaissent pas des listes.

"Le FN attend toujours la dernière heure". Clément Caron, avocat spécialiste du droit électoral, explique en effet à Europe1.fr que la loi stipule que "si l'exclusion d’un candidat intervient avant la date de clôture des listes, il est tout à fait possible de l'écarter et/ou de le remplacer. En revanche, si l'exclusion intervient après le 6 mars, il n'est alors plus possible de le supprimer de la liste pour le premier tour." Dit autrement, quand le Préfet, qui a autorité sur les élections, a délivré son récépissé validant les listes, il n’est plus possible d’y toucher.

Le fait que Marine Le Pen ait attendu le tout dernier moment pour se féliciter de la constitution de 550 listes FN n’est donc pas anodin. "Le Front national attend toujours la dernière heure pour se rendre en préfecture, histoire de pouvoir réagir vite si un candidat dérape au dernier moment, notamment sur les réseaux sociaux, où tout se passe vite", décrypte Marc Bellanger avocat spécialiste du droit électoral, contacté par Europe1.fr.

"Un problème sur 22.000, c’est anecdotique". Les partis souhaitant mettre de côté certains candidats indésirables ont toutefois une dernière fenêtre de tir : "il est possible d’écarter d’une liste un candidat lors du second tour, mais il faut pour cela le faire avant le mardi, à 18 heures", précise Clément Caron. C’est ce qui va arriver à Séverine Amelot, colistière du candidat FN à la mairie de Nevers qui a posé pour la photo devant un drapeau nazi, avec un tee-shirt inspiré des SS. "Au deuxième tour, elle sera exclue de la liste", a assuré la tête de liste, Christophe Gaillard, ce qu’a ensuite confirmé Marine Le Pen. Qui tente de faire preuve de philosophie : "on a près de 22.000 candidats. On n’est pas policiers, on ne les passe pas au scanner. Un problème sur 22.000, c’est anecdotique".

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