EXCLU - Nora Berra voulait donner "un signal fort"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Sur Europe 1, la secrétaire d'Etat a expliqué pourquoi elle avait quitté une réunion de l’UMP consacrée à la loi sur la burqa.

"Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France", a déclaré mardi l’ancien ministre et député Pascal Clément, lors d’une réunion du groupe UMP. Nora Berra a alors décidé de quitter la salle. "Je voulais donner un signal fort", s’est justifiée la secrétaire d'Etat aux Aînés mercredi sur Europe 1.

"Le débat qui avait été mis à l’ordre du jour hier matin concernait l’opportunité ou pas de décider d’une loi contre la burqa. C’était un débat qui était tout à fait cadré par Jean-François Copé, qui avait effectivement rappelé qu’il n’était pas question de stigmatiser quelque religion que ce soit mais que c’était une question de société", a insisté Nora Berra. Un député a alors "tenu ce genre de propos qui, pour moi, allaient à l’encontre du fondement de la laïcité", a-t-elle expliqué.

"La laïcité n’est pas le refus de toutes les religions mais bien le respect de toutes les croyances", a défini Nora Berra, s’appuyant sur des propos tenus par Nicolas Sarkozy. Elle a assuré n’avoir pas réagi en tant que musulmane, "la religion est une question d’ordre privé", mais "en tant que ministre et surtout respectueuse de cette règle fondamentale de la République" qu’est la laïcité.

Découvrez en vidéo l'intégralité de l'interview de Nora Berra au micro d'Aymeric Caron sur Europe 1 :

Pour Nora Berra, le débat sur les minarets est "un faux débat". "Nous avons importé un débat suisse, un fait d’urbanisme qui est géré au niveau des collectivités et qui n’a jamais généré le moindre problème en France", a-t-elle assuré. Elle a en revanche défendu le débat sur l’identité nationale, particulièrement utile selon elle quand est donnée par certains une "image passéiste de la France". Elle s’est par ailleurs prononcée contre une loi sur le port du voile intégral. "Je ne suis pas convaincue que cette loi réglera le problème de dérive sectaire", a expliqué Nora Berra.

Alors que plusieurs témoins avaient confirmé avoir entendu les propos de Pascal Clément, le principal intéressé avait commenté, mardi : "Chercher la publicité sur le dos d'un ami politique n'est pas la meilleure méthode pour gagner les élections". "Ça n’engage que lui, je ne suis pas ce genre de femme, je suis nommée pour faire un travail", a rétorqué mercredi Nora Berra.