Eva Joly très critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ancienne juge d'instruction Eva Joly n'approuve guère la volonté affichée de Nicolas Sarkozy de dépénaliser la vie économique et d'interdire l'ouverture d'enquêtes pénales sur le fondement de lettres anonymes. Elle compare les méthodes du président français à celles de Silvio Berlusconi.

Les valeurs que dessine le président Sarkozy ne sont pas celles de la France que j'aime" analyse Eva Joly. "Dire que ce n'est pas grave de présenter des comptes inexacts ou de ne pas respecter la différence entre sa propre poche et la poche de l'entreprise, c'est grave. Le droit pénal, il ne faut pas l'oublier, protège les victimes", pour l'ancienne magistrate Eva Joly. Quant à l'interdiction pour les juges d'utiliser les lettres anonymes, elle la qualifie de "grave erreur", en rappelant que l'ONU et l'OCDE demandent à leurs membres de légiférer pour protéger les témoignages anonymes.

Eva Joly, qui a quitté Paris pour devenir conseillère du gouvernement norvégien, après avoir notamment instruit l'affaire Elf, fait un parallèle entre le projet du chef de l'Etat concernant les entreprises et son idée de permettre des procès pour les criminels déclarés irresponsables. "Je ne comprends pas un pays qui responsabilise ses enfants et ses fous et irresponsabilise ses élites et cela me paraît une grave erreur et surtout une absence de compréhension de ce que veut dire la criminalité organisée et économique."