Euthanasie : "la loi actuelle ne suffit pas", selon Touraine

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INTERVIEW E1 - Marisol Touraine a réagi à la décision concernant Vincent Lambert. Elle plaide pour une future loi sur la fin de vie.

Alors que la justice a refusé l’euthanasie passive de Vincent Lambert, un jeune homme plongé depuis 2011 dans un état de conscience minimale, Marisol Touraine, invitée jeudi d’Europe Midi, a refusé de s’étendre sur ce cas particulier. "C’est une décision de justice, il ne m’appartient pas de commenter une décision de justice. D’autant moins que l’épouse va introduire un recours devant le conseil d'Etat, donc la procédure se poursuit", a déclaré la ministre de la Santé. Qui en tire cependant une conclusion : "à l’évidence, la loi ne suffit pas. Elle comporte des ambigüités qu’il faut lever".

Marisol Touraine sur l'euthanasie: "la loi ne...par Europe1fr

Elle plaide pour une nouvelle loi. "On voit bien qu’il y a des appréciations différentes de la loi actuelle. Au-delà de la situation de Vincent Lambert, il y a des attentes très fortes. On souhaite pouvoir mourir comme on a vécu, dans la dignité. Je vais engager des concertations, des consultations. Et puis viendra le moment où nous arbitrerons et nous proposerons une loi", a-t-elle annoncé. 

Interrogée sur la position de François Hollande, assez ambigu sur ce sujet, Marisol Touraine a estimé que « sur ces questions qui sont graves, il n’y a ni chèvre ni choux, il y a la volonté d’un débat qui soit le plus rassembleur, le plus apaisé possible. On voit bien aujourd’hui qu'il y a des options différentes qui existent".

Pas d'échéance pour la loi. Interrogé par une Française ayant "vécu une expérience douloureuse avec sa maman qui a eu un cancer des intestins" sur les différences entre une euthanasie active et "les produits actuellement utilisés qui hâtent la fin de vie", Marisol Touraine a assuré que "beaucoup de François ont connu cette situation. C’est pour cela que nous devons voir ce qui peut être rendu possible. D’après un rapport, les citoyens sont plutôt réservés sur l’euthanasie, mais sont favorables à ce que l’on permette au malade de faire lui-même le geste, ce qu’on appelle l’assistance au suicide. Et puis il y en a d’autres qui pensent que c’est au médecin de faire le geste lui-même. La loi n’est pas suffisante, nous devons réfléchir aux solutions à proposer, il y a différentes postes, les débats vont s’engager." Quant à l’échéance d’une telle loi, la ministre a botté en touche : "il ne faut pas se fixer un calendrier figé. J'ai indiqué qu’elle pourrait être prêt autour de l’été, mais il n’y a pas de raison de se fixer une échéance absolue.'

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