Europe : Hollande veut renégocier

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Jean-Louis Dell'Oro , modifié à
Le candidat socialiste a annoncé qu'il n'acceptait pas en l'état l'accord européen de vendredi.

François Hollande ne souhaite pas être enfermé par les engagements européens de Nicolas Sarkozy. S'il est élu en 2012, le candidat du Parti socialiste à la présidentielle entend "renégocier" l'accord sur le projet de traité européen trouvé vendredi dernier à Bruxelles.

"L'Europe mérite mieux qu'un simple accord sur ce qu'on appelle l'union budgétaire", a expliqué lundi sur RTL François Hollande. L'élu de Corrèze affirme soutenir la rigueur budgétaire : "dès lors qu'on est dans une union monétaire, tous les Etats doivent faire des efforts pour que leurs comptes soient redressés et examinés".

La rigueur mais avec des contreparties

Mais, selon lui, cette plus grande rigueur budgétaire doit s'accompagner, en contrepartie, d'une solidarité renforcée en Europe. L'union budgétaire "ne peut pas être le seul objet d'un accord européen", a ainsi insisté François Hollande. L'accord européen de vendredi prévoit de généraliser une règle d'or à l'ensemble des pays de la zone euro, avec des sanctions automatiques en cas de déficits publics de plus de 0,5%. Un examen en amont des budgets nationaux par la Commission européenne est également envisagé.

Est-ce que cet accord engage François Hollande ? "Je verrai bien (...) Il n'y a aucune date pour l'instant qui a été fixée, on parle du mois de mars", a répondu le candidat socialiste.

"Je renégocierai cet accord pour y mettre ce qui lui manque aujourd'hui, (…) l'intervention de la Banque centrale européenne, les eurobonds, et un fonds de secours financier, c'est-à-dire ce qui va répondre à ce qu'est aujourd'hui la pression des marchés", a poursuivi l'élu de Corrèze.

Retour à l'équilibre budgétaire en 2017

En parallèle, le candidat du PS assure qu'il fera voter par le Parlement "une loi de programmation des finances publiques extrêmement précise sur le retour à l'équilibre de nos comptes à la fin de 2017". Il a tenu à préciser qu'il espérait que la note de la France ne soit pas dégradée d'ici là, alors qu'elle a été récemment mise sous surveillance négative par l'agence Standard & Poor's.

"Je ne suis pas dans cette logique" de faire voter une règle d'or ou pas, a-t-il poursuivi. "Mais "on pourra faire voter toutes les règles d'or dans tous les pays, (...) s'il n'y pas de croissance, aucun des objectifs ne sera atteint", a précisé François Hollande.

Fillon tacle Hollande

Manuel Valls, député-maire PS d'Evry, a confirmé sur Europe 1 les intentions du candidat socialiste, assurant que "l'élection présidentielle va donner un mandat à François Hollande pour renégocier ce traité". Il ne faut pas oublier "le choix des peuples, la souveraineté nationale à laquelle Nicolas Sarkozy est en train de renoncer" a ajouté celui qui est aussi le directeur de la communication de campagne de François Hollande.

Une position que François Fillon, le Premier ministre, a qualifié de "irresponsable". "C'est la crédibilité de la France qui est en jeu, car on ne peut pas dire aux marchés : 'il y a un accord européen en décembre mais on ne sait pas si en avril ou en mai il sera toujours valable', c'est tout à fait irresponsable par rapport aux difficultés que nous rencontrons", a-t-il répliqué à l'adresse de François Hollande.