Europe : et la croissance fit l'unanimité

Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro sont rassemblés en Italie.
Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro sont rassemblés en Italie. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
La France, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne se sont mis d'accord sur un objectif de 1% du PIB.

Le cheval de bataille de François Hollande s'impose progressivement en Europe. Les dirigeants italien, français, allemand et espagnol se sont mis d'accord à Rome pour proposer de mobiliser 1% du PIB européen en faveur de la croissance. Il s'agit de leur "premier objectif" pour permettre à une zone euro plombée par l'austérité de sortir de la crise.

Ils ont toutefois souligné que la relance de la croissance ne se ferait pas au détriment de la discipline budgétaire lors de ce mini-sommet Italie-France-Allemagne-Espagne, destiné à préparer le sommet européen crucial des 28 et 29 juin.

L'arrivée des quatre dirigeants :

"Le premier objectif sur lequel nous sommes d'accord est la relance de la croissance, des investissements et de la création d'emploi que cela soit à travers des réformes structurelles au niveau national" ou "un nouvel agenda au niveau européen", a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Monti lors d'une conférence de presse.

120 à 130 milliards d'euros

De son côté, le président français, François Hollande a confirmé que les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro s'étaient mis d'accord pour mobiliser "1% du PIB européen, c'est-à-dire 120 à 130 milliards d'euros, en faveur de la croissance". Aussitôt après, la chancelière allemande, Angela Merkel a qualifié cet objectif commun de "signal important". Un signal d'autant plus important que l'Allemagne y avait longtemps été opposé.

Hollande veut envoyer "un signe de cohésion" :

Ce montant, provenant du renforcement de la Banque européenne d'investissement, des project-bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et des fonds européens encore inutilisés, avait déjà été évoqué par François Hollande dans la "feuille de route" adressée la semaine dernière au président de l'UE, Herman Van Rompuy.

"L'euro est là pour rester"

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Selon Mario Monti, les dirigeants présents à Rome sont tombés d'accord "pour souligner que ce qui a été fait jusqu'à présent n'a pas été suffisant". Mais "la croissance ne peut pas avoir une base solide sinon dans la discipline budgétaire", a-t-il tenu à préciser.

"L'euro est là pour rester, on y tient tous", a souligné le président du Conseil italien, ajoutant qu'il fallait donner aux marchés et aux citoyens européens la perspective de "l'irréversibilité de ce grand projet qui a réussi jusqu'à présent et qui s'appelle l'euro".

"Il ne faut pas moins d'Europe mais plus d'Europe", a renchéri Angela Merkel, appelant à "donner un signal et nous rapprocher dans une union politique". "Les quatre pays sont d'accord là-dessus", a-t-elle assuré. François Hollande a toutefois posé ses conditions en affirmant qu'il n'y aurait pas de "transfert de souveraineté" à l'UE "s'il n'y a pas d'amélioration de solidarité".

Taxe "Tobin"

Enfin Berlin, Paris, Rome et Madrid se sont mis d'accord pour mettre en place une taxe sur les transactions financières.

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"Je ferai en sorte, qu'avec mes partenaires, le Conseil européen nous autorise à mettre en place cette coopération renforcée afin que nous puissions mettre en place la taxe sur les transactions financières le plus rapidement possible", a indiqué François Hollande.