A partir d'un nombre d'enfants assez élevé (quatre ou plus), la famille peut jouer un rôle négatif sur la destinée sociale de la fratrie et en particulier freiner les possibilités de mobilité ascendante de ses membres. C'est l'un des constats d'une étude conduite par Dominique Merllié et Olivier Monso, de l'Insee.
"En moyenne 45% des fils d'ouvriers de 40 à 59 ans sont devenus ouvriers", mais ce pourcentage tombe à 36% quand ces fils n'ont pas plus d'un frère ou d'une soeur, alors qu'il est porté à 55% si la famille compte quatre enfants ou plus. A contrario, dans les familles de cadres, "dans des milieux dotés de ressources culturelles et sociales plus importantes", la taille de la famille a moins d'incidence sur le devenir professionnel et social de ses membres. Dans cette catégorie, même les fratries nombreuses parviennent à maintenir leur position dans l'échelle sociale.
Le nombre de frères et soeurs constitue ainsi "une modulation importante" des parcours sociaux, indiquent les deux auteurs de l'étude.