ETA annonce la fin de son cessez-le-feu

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le mouvement indépendantiste basque met fin à son cessez-le-feu en vigueur depuis le mois de mars 2006. Il faut dire que les négociations avec le gouvernement espagnol ont été rompues après l'attentat à l'aéroport de Madrid-Barajas en décembre dernier. L'ETA met aussi en garde le gouvernement espagnol contre de nouvelles opérations "sur tous les fronts". La France, dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères, a qualifié l'annonce d'ETA de "mauvaise nouvelle" et a assuré l'Espagne de sa totale coopération face au terrorisme.

Les espoirs de paix à court terme au Pays Basque espagnol viennent de s'envoler avec un communiqué de l'ETA diffusé mardi par le journal basque Berria. Le mouvement indépendantiste explique que "les conditions minimales pour la poursuite d'un processus de négociations ne sont pas réunies". "ETA souhaite annoncer qu'il abandonne son cessez-le-feu permanent pour agir sur tous les fronts dans la défense d'Euskal Herria (le nom basque du Pays basque)", poursuit le communiqué. Les clandestins, qui luttent pour l'indépendance du Pays basque depuis quarante ans, accusent le gouvernement espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero d'avoir répondu à leur trêve "par des arrestations, des tortures et des persécutions". Selon de nombreux médias espagnols, la rupture officielle de la trêve, largement anticipée par les pouvoirs publics, pourrait augurer d'une attaque d'envergure imminente de la part des séparatistes basques. ETA avait unilatéralement déclaré une trêve en mars 2006 et l'avait maintenue malgré la mort de deux personnes dans un attentat perpétré à l'aéroport de Madrid-Barajas en décembre dernier. A l'époque, ETA avait affirmé que l'attentat ne devait pas faire de victimes et qu'il s'agissait d'obtenir des concessions du pouvoir central. A la mi-2006, le gouvernement Zapatero avait engagé des discussions exploratoires en vue d'un possible processus de paix au Pays basque. Ces contacts ont été rompus à la suite de l'attentat de Madrid-Barajas. Du moins officiellement, le quotidien ABC a affirmé récemment que deux diplomates de Madrid avaient rencontré secrètement des représentants du mouvement séparatiste basque en avril dans une ville européenne. Madrid dit vouloir rechercher une solution négociée au problème basque mais n'ouvrira de discussions que si ETA rompt avec la lutte armée. La fin du cessez-le-feu est une mauvaise nouvelle pour José Luis Rodriguez Zapatero, que l'opposition de droite accuse depuis des mois de laxisme sur le dossier basque. En près de quarante années d'existence, ETA a tué plus de 800 personnes au nom de sa lutte pour l'obtention de l'indépendance du Pays basque. Mais les centaines d'arrestations menées de part et d'autre des Pyrénées par les forces de sécurité espagnoles et françaises auraient sérieusement affaibli les structures du mouvement clandestin, à en croire les services. Le parti Batasuna, considéré comme la vitrine politique d'ETA, n'a pu parallèlement présenter de candidats aux élections régionales du mois dernier en vertu d'une décision de justice.