Et si Emmanuel Macron était élu, que se passerait-il ?

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Antonin André, chef du service politique , modifié à
Emmanuel Macron, s’il est élu, devra tout mettre en œuvre pour se constituer une majorité solide et ainsi avoir le champ libre de mettre en branle ses réformes.

Tout commence et tout se complique, car dès le lendemain de la présidentielle on bascule dans les législatives, avec cet question, de taille : Emmanuel Macron sera-t-il libre, totalement libre de gouverner selon ses choix ? Le défi est colossal, parce qu’il veut une majorité nouvelle, hors des partis traditionnels, une majorité "en marche".

Le poids des partis historiques. Si le fondateur d’En Marche! y parvient ce serait historique : ni de Gaulle en 1958, président hors-parti, ni Valéry Giscard d’Estaing en 1974, issu des Républicains indépendant, micro parti de droite, n’ont eu une majorité totalement à leur main. VGE a du composer avec le groupe gaulliste qui est le plus important à l’Assemblée, d’où la nomination contrainte de Jacques Chirac à Matignon. Le poids des partis installés, de leurs réseaux d’élus et de militants est très difficile à renverser sous la Cinquième République.

S’attaquer à la droite. Mais Emmanuel Macron a déjà fait une partie du boulot, il a bien enfoncé la gauche, en l’occurrence le PS. L’enjeu c’est de déboîter la droite. La clef, c’est son score. Au-delà de 60% face à Marine Le Pen, il sera en situation de force, les digues sauteront : Jean-Louis Borloo, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Christian Estrosi, Bruno Le Maire sont déjà ralliés, prêts à servir. Au-delà de 60%, ils seront suivis par de nombreux élus centristes et de droite, dès lors les Républicains explosent.

Et là il y a un réel espoir d’une majorité à sa main, composée de société civile, de nouveaux venus en politique, d’anciens élus PS, UDI ou Républicains. Emmanuel Macron est un président fort, face à une Marine Le Pen première opposante. Mais si le score plus est plus serré, il sera obligé de constituer une coalition, de faire des concessions. Le PS, les Républicains défendront leurs positions jusqu’au bout.

Quel chef de gouvernement ? Le plus probable, le plus cohérent pour mener la bataille des législatives est de désigner un premier ministre En marche! : Gérard Collomb, Richard Ferrand, ou Anne-Marie Idrac. Pour la suite, tout dépendra du rapport de force issu des législatives. 

Suivez en direct le second tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron dimanche 23 avril sur Europe1.fr