Et maintenant, Copé a du boulot

Jean-François Copé a du pain sur la planche.
Jean-François Copé a du pain sur la planche. © MaxPPP
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Le nouveau patron de l’UMP a de multiples chantiers devant lui. Revue de détails.

Rassembler la famille… Le score étriqué prouve que l’UMP de novembre 2012 est parfaitement bicéphale. Jean-François Copé doit imposer une seule tête, la sienne, sans en couper d’autres, si possible. Il a assuré devant les députés de son parti qu'il déploierait toute son "énergie" pour préserver l'unité de l'UMP.

Son élection n’était qu’"un point de départ. C'est maintenant qu'on reconstruit", a-t-il aussi lancé sur RTL. Quelques heures plus tard, pour appuyer ses dires, il proposait une vice-présidence à son rival vaincu. Un coup de com’ repoussé illico par le camp Fillon. D’autres distributions de postes pourraient aider à calmer certaines frustrations.

• … pour éviter les départs. La dernière ligne droite de la campagne de Nicolas Sarkozy, puis la campagne très "décomplexée" de Jean-François Copé ont mis mal à l’aise certains membres de l’UMP. Chantal Jouanno est la première à avoir rejoint l’UDI de Jean-Louis Borloo, qui attend d’autres ralliements de modérés de l’UMP. "Nous avons un danger: c'est le retour à l'horreur que fut le RPR-UDF, c'est-à-dire la fracture qui conduirait à remplir les rangs de M. Borloo", a réagi Jean-François Copé, conscient de la menace de scission qui plane. "Je n'accepterai pas que l'UMP soit explosée au motif que Jean-Louis Borloo vient débaucher individuellement tel ou tel. Nous devons couvrir la totalité du spectre qui va du centre à la droite non-Front national", a-t-il encore assuré.

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Préparer les élections municipales de 2014. Son premier test politique. En s’inclinant dans toutes les élections depuis la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, l’UMP s'est obligée à relever la tête lors des élections municipales de 2014. Alors que François Fillon abordait le scrutin interne avec la présidentielle de 2017 dans le viseur, Jean-François Copé, lui, n’a eu de cesse d’évoquer ces élections intermédiaires pendant toute sa campagne. Je veux "créer les conditions d’une gigantesque vague bleue aux municipales", disait-il quelques jours avant le vote. Et devenir celui qui fait (re)gagner la droite après cinq années de défaites.

Redresser les comptes du parti. "Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite." Ainsi parlait François Fillon en 2007. Jean-François Copé pourrait le paraphraser. Jérôme Chartier, lui, s’amusait auprès d’Europe1.fr "du côté  artisanal de la campagne, où chacun paye tout de sa poche, y compris Fillon." l’UMP a vu ses subventions chuter lourdement, de 40 millions d’euros à 30 millions d’euros annuels. Sans oublier les dettes contractées pour acheter le nouveau siège parisien de la rue Vaugirard (35 millions d’euros sur 14 ans) et la chute des adhésions. Dominique Dord, trésorier du parti, préconise de réduire les coûts à tous les niveaux : études d’opinion, communication, personnel, édition.

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Organiser des primaires réussies en 2016. Si les membres de l’UMP sont d’accord sur un point, c’est sur la détestable image renvoyée après ce scrutin interne. L’organisation a été mise en cause, mais pour Patrice Gélard, président de la commission de contrôle des opérations électorales (COCOE), ce sont "les statuts (qui] sont faits pour un candidat et pas pour deux!" Jean-François Copé a donc du pain sur la planche. Initialement rétif à l’idée d’organiser des primaires, il a été convaincu par l’exercice démocratique des socialistes en 2011. Il a désormais quatre ans pour que le scrutin se passe pour le mieux, afin de lancer idéalement le candidat de l’UMP pour la présidentielle de 2017. Une primaire où il pourrait bien retrouver un certain François Fillon…