Espionnage : "un abus de position dominante" des Américains, dénonce Arnaud Danjean

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L.H. , modifié à
Pour l'eurodéputé Les Républicains, "au-delà de la protestation formelle", la France ne peut rien contre les écoutes massives des services américains.
INTERVIEW

Le député européen Les Républicains Arnaud Danjean, spécialiste des questions de sécurité et de défense, est revenu jeudi au micro Europe 1 de Jean-Pierre Elkabbach sur les écoutes massives des services américains qui ont visé des présidents français. "Les réactions d'indignation sont bienvenues, légitimes, normales" car "tout cela est assez choquant entre alliés", a-t-il estimé. "Pour autant, il ne faut pas se faire d'illusions sur le degré de rétorsion à l'encontre des Etats-Unis. C'est un pays avec lequel on collabore, en particulier sur le renseignement", a ajouté l'élu. "On conduit aujourd'hui même des opérations au Sahel qui sont en partie menée grâce au renseignement américains. Il est donc bien évident qu'on ne va pas abimer ces relations privilégiées".

"Un abus de position dominante". Pour Arnaud Danjean, "les Américains exercent ce qu'on appellerait dans le droit commercial un abus de position dominante. Parce qu'ils ont les moyens de faire, ils se croient tout permis pour le faire". Mais "je ne vois pas très bien ce qui peut être fait, au-delà de la protestation formelle", a reconnu l'eurodéputé.

"Je veux bien qu'on soit choqué, j'admets moins qu'on soit surpris", a poursuivi Arnaud Danjean, qui a souligné que les écoutes étaient monnaie courante dans le monde du renseignement. "J'espère que nos services de renseignement, qui ont un budget colossal et des moyens techniques, essaient d'écouter des dirigeants étrangers qui nous sont hostiles", a-t-il souligné, citant notamment le cas du nucléaire iranien.

Pas favorable à l'asile pour Assange et Snowden. La France devrait-elle accorder l'asile politique à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, site à l'origine de ces révélations, ou à Edward Snowden, qui a divulgué de nombreux câbles diplomatiques confidentiels en 2013 ? L'idée a été suggérée par l'avocat Jean-Pierre Mignard, jeudi sur Europe 1. "Je n'y suis pas favorable", a répondu Arnaud Danjean. Même si "j'ai un petit peu plus d'indulgence pour M. Snowden, qui a une démarche moralement sincère, que M. Assange qui est lui dans une démarche idéologique délibérée de mettre à bas la puissance américaine".

>> L'interview en intégralité :