"Espionnage" : le PS veut une enquête

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avec agences , modifié à
Le Canard Enchaîné affirme que Nicolas Sarkozy supervise l'espionnage de journalistes. Polémique.

Officiellement, pour l’Elysée, l’accusation portée contre Nicolas Sarkozy par Le Canard Enchaîné est "totalement farfelue". Selon le journal satirique, le chef de l’Etat supervise "personnellement" l’espionnage de certains journalistes, travaillant sur des sujets sensibles. Une affaire qui fait polémique.

Sans porter d’accusations, le Parti socialiste a exigé une enquête sur ce dossier. "L'heure des explications est venue. Il ne faut pas laisser le soupçon s'installer davantage", a expliqué Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale PS aux libertés publiques et à la justice. "Une commission indépendante doit au plus vite enquêter sur ces informations, ainsi que sur les cambriolages commis au Monde, au Point et à Médiapart", a renchéri l’écologiste Cécile Duflot.

Le "fils spirituel de Richard Nixon"

Plus critique, la députée PS Aurélie Filipetti, a qualifié Nicolas Sarkozy de "fils spirituel de Richard Nixon, qui doit parler et tourner le dos à ces pratiques honteuses".

A droite, pour le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, les informations du Canard Enchaîné ne sont que des "allégations", "on va un peu vite en disant que c'est forcément l'Elysée". Mais "il faut évidemment qu'une enquête soit faite et qu'elle permette de voir qui sont les auteurs du vol", a-t-il par ailleurs répondu à une question sur le vol d'ordinateurs de journalistes du Monde, Médiapart et du Point, qui travaillaient sur l’affaire Bettencourt et qui ont porté plainte la semaine dernière.

Le Canard se défend

Le Canard Enchaîné, de son côté, persiste et signe. "Ecoutez, l'Elysée peut dire ce qu'il veut, les sources du Canard sont bonnes et on ne se lance pas avec un titre comme ça sans biscuit", a commenté Claude Angeli, le directeur de l'hebdomadaire qui signe le sujet en question.

"L'Elysée a parlé d'accusation ‘totalement farfelue’. Cette réponse n'est pas suffisante pour écarter des soupçons de plus en plus nombreux. Elle ne peut convaincre une profession dont la première mission est d'informer les citoyens, responsabilité qui prime sur toute autre", estime pour sa part le Syndicat national des journalistes, majoritaire dans la profession.