Eric Damfreville de retour en France

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"Mon état est surtout lié à la rusticité et à la durée de ma détention". Visiblement éprouvé et très affaibli, Eric Damfreville est rentré samedi matin en France après plus d'un mois de captivité aux mains des taliban en Afghanistan. Le jeune homme, membre de l'ONG Terre d'Enfance, est arrivé peu après 08h30 sur la base aérienne de Vélizy-Villacoublay (Yvelines), près de Paris, à bord d'un Falcon 900 de l'armée française.

Nicolas Sarkozy a téléphoné hier à Eric Damfreville, l'ancien otage français rentré très affaibli de sa captivité en Afghanistan. Il a promis de tout mettre en oeuvre pour la libération rapide des trois otages restants, tous Afghans. Au Quai d'Orsay ou à l'Elysée, on se refuse à tout commentaire sur l'éventuel versement d'une caution aux ravisseurs. Le journal Le Monde évoquait dans son édition d'hier une grosse somme d'argent qui aurait été versée aux talibans."J'ai été bien traité", a déclaré Eric Damfreville. "Il n'y a pas eu de maltraitance (...) Mon état est surtout lié à la rusticité et à la durée de ma détention dans ce sud de l'Afghanistan, qui est un peu rustique", a-t-il poursuivi. A sa descente de l'avion en provenance de Kaboul, l'ex-otage semblait très éprouvé. Soutenu pour marcher, sous perfusion, il portait un bandage à l'oeil gauche et était enveloppé dans une couverture de survie. Le travailleur humanitaire avait été enlevé le 3 avril dans le sud-est de l'Afghanistan en compagnie de Céline Cordelier, une autre Française libérée le 28 avril, et de trois accompagnateurs afghans. Eric Damfreville a appelé samedi à la libération des trois hommes. "Ma joie est grande d'être là ce matin et elle sera encore plus grande quand Azrat, Rasul et Hashim, mes trois Afghans, seront également libérés", a-t-il déclaré.Dans un communiqué publié dans la matinée, le président élu Nicolas Sarkozy "se réjouit" de la libération de l'ancien captif, à qui il souhaite un "prompt rétablissement". "Ce dénouement est un soulagement pour ses proches", souligne-t-il. Nicolas Sarkozy dit en outre espérer "la libération rapide des autres personnes retenues en otage" et assure qu'il "mettra tout en oeuvre pour arriver à cette fin". Les autorités françaises vont "continuer à se mobiliser pour obtenir la libération des trois otages afghans qui restent encore aux mains des ravisseurs. Nous ne pouvons pas les oublier", a déclaré Philippe Douste-Blazy, venu accueillir Eric Damfreville à sa descente d'avion. Le ministre des Affaires étrangères a une nouvelle fois remercié tous ceux qui à Paris, à Kaboul et dans les autres capitales ont contribué à la libération d'Eric Damfreville. Céline Cordelier était présente sur le tarmac pour accueillir son collègue de même que le président de Terre d'Enfance, Antoine Vuillaume. Ce dernier a déclaré qu'Eric Damfreville était "très affaibli" en raison des "conditions très difficiles" de sa détention mais il a souligné qu'il n'avait pas subi de mauvais traitements. "Il est déshydraté à cause de problèmes gastriques qu'il a eus au cours des semaines dernières. Il a un problème aussi à un oeil dû au fait qu'il a été privé de lumière du jour durant toute sa détention", a-t-il précisé. Eric Damfreville a été installé dans une ambulance et conduit à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris. Il devait ensuite être interrogé par les services secrets, comme il est d'usage pour les otages détenus durant une longue période. Les taliban menaçaient de le tuer si la France ne retirait pas une partie de son contingent de 1.100 militaires déployé en Afghanistan ou si les autorités afghanes ne libéraient pas des cadres du mouvement taliban. Selon un porte-parole des taliban, ces derniers ont décidé de libérer leur otage "car le nouveau président français élu (Nicolas Sarkozy) a déclaré que la France étudierait le retrait des forces françaises d'Afghanistan". Le 26 avril, sur France 2, Nicolas Sarkozy avait déclaré : "La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive." Interrogé sur le versement éventuel d'une rançon, le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé samedi à tout commentaire.