Eric Ciotti, député et président du département des Alpes-Maritimes. 9:20
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R.Da. , modifié à
Pour le président du département des Alpes-Maritimes, spécialiste des questions de sécurité, l'état d'urgence doit être prolongé d'un an.

La prolongation de l’état d’urgence a finalement été adoptée à une immense majorité par l’Assemblée nationale, dans la nuit de mardi à mercredi, après 7h30 de débats houleux. Le texte, largement durcit sous la pression de la droite, doit désormais passer devant la chambre haute du Parlement.

Prolonger d'un an ? "J’ai voté ce texte. Nous avons obtenu des avancées. J’avais personnellement demandé un an et puis le gouvernement a accepté six mois", a expliqué au micro de la matinale d’Europe 1 Eric Ciotti, député et président Les Républicains du département des Alpes-Maritimes. "J’espère que le Sénat arrivera à obtenir un an. Qui peut dire, dans six mois, si la menace aura baissé ?", relève-t-il. "Il ne faut pas baisser la garde".

Un texte renforcé. Saisie des données des ordinateurs et des téléphones, suspension des remises de peine automatiques pour les détenus radicalisés, ou encore fouille des véhicules sans passer par la justice… le texte a été largement renforcé. "Depuis plusieurs années, j’ai porté ces amendements, je les ai encore défendus cette nuit", rappelle Eric Ciotti. "Un policier ou un gendarme, aujourd’hui, ne peut pas fouiller un véhicule. Ça apparaît ahurissant au vu de la menace."

Un dispositif inutile ? Christian Estrosi, premier adjoint Les Républicains de la ville de Nice, a demandé de son côté au Premier ministre Manuel Valls de saisir l'Inspection générale des services pour faire la lumière sur les conditions de sécurité mises en place le soir du 14-Juillet. Vantant l'important dispositif de caméras de surveillance dans sa ville, l'édile avait déclaré après les attentats du 13 novembre : "Je suis à peu près convaincu que si Paris avait été équipée du même réseau que le nôtre, les frères Kouachi n'auraient passé trois carrefours sans être neutralisés et interpellés".

Pourtant, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a pu faire tranquillement plusieurs repérages sur la Promenade des Anglais, avant de passer à l'acte, et sans être repéré. "L’ordre public, la sécurité publique, c’est la responsabilité de l’Etat. Les municipalités viennent en apport", a estimé sur cette question Eric Ciotti, toujours au micro d'Europe 1. "L’enquête dira s’il y a des failles et d’où elles viennent", conclut-il.