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T.M. , modifié à
Sur Europe 1, Eric Ciotti a vivement réagi vendredi aux propos de Manuel Valls, qui reconnaît dans "Le Monde" un échec de la justice après le drame de Saint-Etienne-du-Rouvray.
INTERVIEW

La polémique entre la droite et la gauche n'en finit plus. Dans l'édition du journal Le Monde datée de samedi, Manuel Valls répond vertement, aux attaques de Nicolas Sarkozy contre le gouvernement après les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, accusant le président des Républicains de "perdre ses nerfs". Le Premier ministre reconnaît aussi des ratés, trois jours après l'attentat dans une église près de Rouen. Et de proposer, dans le même entretien, d'interdire le financement étranger des mosquées françaises afin de lutter contre le terrorisme. Sur Twitter, Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes et président du conseil départemental a tenu à dénoncer des "demi-mesures".

Le cas d'une mosquée à Nice. "J’ai pointé le double langage du Premier ministre. Celui qui, dans ses grandes déclarations aujourd’hui fait des propositions pour interdire le financement de lieux de cultes étrangers est le même qui, il y a une semaine très exactement à l’Assemblée nationale, s’est farouchement opposé à un amendement que j’avais défendu dans ce sens. Le même qui a autorisé à Nice l’ouverture d’une mosquée financée à 100% par des fonds saoudiens et qui avait soulevé l’opposition unanime des élus et notamment du maire de Nice à l’époque, Christian Estrosi", en soulignant le cas de la mosquée En Nour, d'une capacité de 800 fidèles et propriété du ministre saoudien des Affaires islamiques Cheikh Saleh ben Abdel Aziz Al-Cheikh.

Entendu sur europe1 :
Le Premier ministre nous dit qu’on est en temps de guerre mais il refuse de faire cette guerre.

"On a l’impression que la cible, c’est désormais Nicolas Sarkozy". "J’appelle l’Etat à prendre ses responsabilités", continue l'élu sur Europe 1. "On flatte le communautarisme, les communautés religieuses, et lorsqu’une tragédie intervient, on fait semblant de revenir sur ses propositions. Tout ça n’est pas très sérieux et pas très cohérent", dénonce-t-il. "Le Premier ministre nous dit qu’on est en temps de guerre mais il refuse de faire cette guerre. Il s’attaque aux propositions de Nicolas Sarkozy qui sont les seules qui peuvent aujourd’hui protéger notre pays par rapport à des menaces qui s’accentuent. On a l’impression que la cible, c’est désormais Nicolas Sarkozy. On voit un Premier ministre qui manque d’anticipation, qui revient sur ses déclarations précédentes. Tout ça n’est pas très rassurant sur la solidité de exécutif en temps de crise", assène-t-il.

Manuel Valls "se défausse sur la justice". Quant au mea culpa de Manuel Valls, qui reconnaît que la décision de la justice antiterroriste de libérer Adel K., un des deux auteurs de l'attentat djihadiste de Saint-Etienne-du-Rouvray, en l'assignant à résidence sous bracelet électronique, a été un échec, Eric Ciotti n'en n'est pas moins conciliant. "On a l’impression qu’il se défausse sur la justice. Bien sûr, tout attentat est le signe d’un échec des dispositifs collectifs de sécurité. Mais s’il nous avait écouté en mettant en place la rétention de sûreté, cette personne n'aurait pas été en liberté." Manuel Valls a cependant écarté l'idée de toucher de nouveau à la législation antiterroriste, déjà renforcée à plusieurs reprises depuis le premier attentat majeur visant Charlie Hebdo en janvier 2015.