"Eric Besson nous a trompés"

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La critique vient du député UMP Etienne Pinte après la conformation de l’expulsion de trois Afghans.

Trois Afghans, interpellés alors qu’ils étaient en situation irrégulière en France, ont été reconduits par avion vers l'Afghanistan mercredi. L’information a été confirmée en début de journée par Eric Besson, le ministre de l’immigration, alors qu’il avait assuré la veille qu'il n'y aurait pas de retours forcés d'immigrés illégaux afghans vers Kaboul. "Il nous a trompés", s’est indigné le député UMP Etienne Pinte, sur Europe 1.

"Eric Besson change d’avis le matin, l’après-midi, le soir et le lendemain matin", a insisté Etienne Pinte, en détaillant les différents contacts qu’il avait eus avec le ministère de l’Intérieur :

"Non seulement le ministre nous a trompés, mais en plus il joue sur les mots. Pour lui, un charter, c’est au moins dix personnes. Il est évident que nous ne souhaitons pas qu’il y ait des renvois d’Afghans dans un pays en guerre", a martelé Etienne Pinte, visiblement remonté. "Il faut m'expliquer pourquoi il y a 100.000 hommes armés. Ce pays n'est pas stabilisé", a renchéri Françoise Hostalier, une autre députée UMP, interviewée par La Voix du Nord.

A gauche, la condamnation est unanime. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a parlé de "charters de la honte". La députée socialiste Aurélie Filippetti a estimé mercredi qu'Eric Besson avait franchi "un cran dans sa politique de cynisme". Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a quant à lui exigé que "les demandes d'asile des Afghans présents à Paris soient traitées avec efficacité et dignité".

Répondant à ces critiques, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a assuré : "Eric Besson met en oeuvre une politique d'immigration qui est à la fois ferme et juste, qui applique les décisions de justice".