EPR : les socialistes ont-ils changé d’avis ?

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Kim Biegatch et Laurent Guimier , modifié à
FACT-CHECKING - Emmanuelle Cosse affirme que par le passé, Michel Sapin s’est violemment attaqué au réacteur nucléaire. Vrai ou faux ? 

LA PHRASE - Pour son premier grand oral, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie – Les Verts Emmanuelle Cosse était l’invitée du Grand rendez-vous d’Europe 1 dimanche matin. Et l’écologiste n’a pas épargné ses collègues socialistes. Exemple avec l’EPR dont le chantier a pris beaucoup de retard à Flammanville mais que la France tente tout de même de vendre à l’étranger. Pour la patronne des Verts, les socialistes ont oublié leurs promesses.

"Sur l’EPR, je reprends les termes de Michel Sapin : "un des plus grand ratages industriels de la France"", affirme Emmanuelle Cosse.

>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :

 

Constat d’échec. Le 31 octobre 2011, Michel Sapin déclare dans le journal Le Monde : "Flammanville est en train de devenir un grand ratage industriel". C’est écrit noir sur blanc sous la plume de la journaliste Anne-Sophie Mercier qui l’a interviewé le jour même. A l’époque, Michel Sapin, très proche de François Hollande et désormais poids lourd du gouvernement, flingue ce réacteur sur lequel Areva et toute la filière nucléaire fondent leur stratégie depuis 10 ans.

Le poids de la fonction. Mais à l’époque, Michel Sapin n’est pas encore ministre. Il est simplement le négociateur en chef du Parti socialiste avec les écologistes pour les législatives de 2012. Quelques mois plus tard, PS et Verts trouvent un accord sur l’ensemble du programme sauf sur quelques dossiers complexes dont l’EPR. Alors que les écologistes réclament un abandon pur et simple, les socialistes répondent qu’ils verront.

Changement de cap. Deux ans plus tard, les verts et les socialistes dirigent ensemble – le gouvernement compte deux ministres écologistes – et leur chef Jean-Marc Ayrault adore l’EPR. En visite en Chine au mois de décembre dernier, le Premier ministre affirmait que le pays "a choisi la plus haute technologie qui existe au monde et a choisi de poursuivre ce partenariat avec la France. Et c’est une fierté pour la France".

ALORS VRAI OU FAUX ? Le "ratage industriel" de Michel Sapin est devenu la "fierté" de la France de 2013 pour Jean-Marc Ayrault.