Enquête du fisc : deux parlementaires UMP s’expliquent

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Noémi Marois , modifié à
POLITIQUE - Deux élus en situation irrégulière avec le fisc expliquent leurs erreurs.

Soixante parlementaires seraient en situation irrégulière auprès du fisc, selon les révélations du Canard Enchaîné de mercredi. Et grâce au Monde, on en sait un peu plus sur deux d’entre eux. Elus UMP du département de l’Oise, le député Lucien Degauchy et le sénateur Philippe Marini se sont expliqués sur la mauvaise appréciation de leur patrimoine, en plaidant la bonne foi.

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100.000 euros en Suisse. Lucien Degauchy a justifié "l'oubli" d'une coquette somme de 100.000 euros en Suisse : "C'était un héritage, je n'ai d'ailleurs jamais versé un centime dessus", explique-t-il au Monde. "En 1981, au moment où Mitterrand faisait peur à tous les commerçants, mon père, maraîcher, avait ouvert un compte à la Banque cantonale de Genève et l'a mis à mon nom, en me faisant promettre que cet argent ne servirait qu'à mes enfants, en cas de besoin. Il y avait 100.000 euros dessus", détaille le député. 

En 2013, mission accomplie, Lucien Degauchy transmet cet argent à ses enfants. La grêle détruit les récoltes de son fils et sa fille doit racheter les parts de son appartement : "J'ai pensé que les dernières volontés de mon père allaient pouvoir être exaucées. J'ai régularisé la situation, payé les droits et les pénalités – près de 30 % – et j'ai fermé ce compte.  Aujourd'hui, on me reproche de ne pas l'avoir déclaré plus tôt".

Les biens immobiliers, des valeurs changeantes. Mais c'est surtout sur des biens immobiliers que le fisc enquête.  Lucien Degauchy plaide l'honnêteté en indiquant avoir suivi les instructions de son inspectrice des impôts : "Sur ma fiche de patrimoine, j'ai indiqué ce que j'avais déclaré à l'ISF, en actualisant les chiffres avec l'indice d'érosion monétaire. Exactement comme me l'avait indiqué l'inspectrice des impôts de Senlis lors de mon dernier contrôle fiscal". "Après, ils sont revenus sur ces chiffres, car l'immobilier a augmenté beaucoup plus que le coût de la vie", a-t-il ajouté. Lélu a reconnu avoir "été bénéficiaire" tout en se défendant : "j'ai appliqué à la lettre ce que l'administration m'avait dit de faire. En aucun cas je n'ai cherché à tricher".

Philippe Marini, sénateur de l'Oise, est dans une situation similaire. Le fisc s'intéresse à un appartement situé dans le 5e arrondissement de Paris, dans sa "famille depuis les années 1930". Il remet en question les corrections du fisc : "pour remplir notre déclaration de patrimoine, on se contente de recopier l'ISF. Or, c'est l'éternel problème : si les chiffres datent, le marché a pu évoluer". 

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