Encadrement militaire : Sarkozy dit oui

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Fabienne Cosnay , modifié à
En 2006, il raillait l'idée défendue par Ségolène Royal. Mardi, il l'a reprise à son compte.

"Je suis parfois un peu étonné des propositions qu'elle fait. Si l'avenir des jeunes c'est d'être pris en mains par l'armée, pourquoi pas. Mais je ne le pense pas (…) Si on pense que la solution aux problèmes c'est de tenir des propos aussi incompétents, c'est son choix". Le 1er juin 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, réagit à l'une des propositions phares de sa future rivale, Ségolène Royal, en vue de la présidentielle : l'encadrement militaire des mineurs délinquants.

"Le gouvernement va reprendre cette proposition d'Eric Ciotti"

Cinq ans plus tard, c'est un virage à 180 degrés qu'a opéré Nicolas Sarkozy. Mardi, alors qu'il visitait le nouveau centre pénitentiaire de Réau, en Seine-et-Marne, le président a repris à son compte la proposition de Ségolène Royal, sans prendre le soin de citer son ancienne concurrente. "Le gouvernement va reprendre cette proposition" du rapport du député UMP Eric Ciotti qui doit "permettre que les auteurs de délits puissent accomplir, pendant quelques mois, un service citoyen dans le cadre d'un établissement d'insertion de la défense", a déclaré le chef de l'Etat.

Dans une proposition de loi rédigée mi-juillet, le Monsieur Sécurité de l'UMP avait détaillé son projet, reprenant pour l'essentiel celle de Ségolène Royal : "Ces jeunes recevront une triple formation : remise à niveau scolaire, apprentissage d’une activité professionnelle, éducation citoyenne et comportementale", précisait Eric Ciotti. L'objectif est de leur "inculquer à la fois un savoir être et un savoir-faire, grâce à une discipline stricte inspirée de la rigueur militaire", ajoutait le député UMP.

Ségolène Royal jubile

Faute de recevoir l'hommage du président, Ségolène Royal s'est lancé des fleurs, mardi, rappelant qu'elle était à l'origine de la mesure. "Une fois de plus, j'ai eu raison de tenir bon, de creuser ces solutions, de continuer à les défendre malgré les moqueries ou les arrogances des uns et des autres", s'est félicitée l'ancienne candidate à la présidentielle, lors d'une conférence de presse au siège du PS.

Au-delà de la "récupération politique" dénoncée par Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy peut se targuer d'avoir lancé un nouveau sujet de débat empoisonné entre les candidats à la primaire, à deux jours de leur premier échange télévisé et alors que la mesure n'a pas été retenue dans le projet socialiste.