En visite à Calais, Emmanuel Macron joue gros

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Emmanuel Macron rappellera notamment à des forces de l'ordre critiquées par les associatifs leur devoir d'exemplarité. © Francois Mori / POOL / AFP
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Sébastien Krebs, édité par R.Da.
Alors que les associations ne décolèrent pas face aux orientations du projet de loi sur l'immigration, le président de la République se rend mardi dans l'une des villes symboles de la crise migratoire qui a touché l'Europe.

Emmanuel Macron se rend à Calais mardi, pour une visite hautement symbolique alors que l'exécutif planche sur une loi immigration annoncée comme restrictive et qui soulève la gronde des associations. Le président y défendra la politique du gouvernement sur l'immigration et les conditions d'accueil des migrants dans une ville où 500 à 600 migrants vivent toujours, dans l'espoir de passer en Angleterre. Un an et demi après le démantèlement de la "Jungle", Emmanuel Macron visitera un centre d'hébergement, rencontrera des bénévoles, des migrants et des habitants.

L'exaspération des Calaisiens. Emmanuel Macron sait combien Calais est emblématique. Aucun de ses prédécesseurs, depuis vingt ans, n'a réussi à régler le problème. Ses conseillers le disent : il va au devant de Calaisiens qui oscillent entre lassitude et exaspération. L'Elysée voit bien des signes d'amélioration : il y avait 8.000 migrants avant la destruction de la "Jungle", ils ne sont plus que quelques centaines. Le nombre d'intrusions dans les camions a également baissé.

Une politique ferme. Mais la situation reste fragile, le président veut faire de ce premier déplacement l'occasion de marteler sa position d'équilibre, défendent ses conseillers. D'un côté accueillir plus dignement, avec les centres d'hébergement et d'orientation créés cet été - il en visitera un -, mais de l'autre fermer la porte et rendre la frontière hermétique. L'objectif est assumé : décourager les nouvelles arrivées.

La colère des associations. "Il faut se garder de faux bons sentiments", disait le chef de l'Etat la semaine dernière. Face aux associations, ce message sera probablement difficile à faire passer. Elles dénoncent le harcèlement de la police, deux d'entre elles veulent boycotter cette visite. Face aux forces de l'ordre, le président de la République rappellera leur devoir d'exemplarité et soulignera que tout abus doit être sanctionné.