En Paca, les socialistes disent adieu au conseil régional

© AFP
  • Copié
Walid Berrissoul avec M.B. , modifié à
ELECTIONS - Avec le retrait de son candidat au second tour des régionales, le PS renonce à toute représentation en PACA pendant six ans.

Au troisième étage du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, où se trouve le groupe socialiste majoritaire, quelques cartons s'empilent déjà dans les couloirs. Cela fait dix-huit ans que la gauche, derrière le président Michel Vauzelle, a la main sur la région. Mais le candidat à sa succession, Christophe Castaner, n'est arrivé qu'en troisième position, derrière le Front national et Les Républicains, au premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Obéissant aux directives du Parti socialiste, il ne se maintiendra pas au deuxième tour pour tenter de barrer la route du Front national, donné largement favori.

L'heure de l'inventaire. Les conséquences de ce retrait sont implacables pour les socialistes : ils renoncent à tout représentation au conseil régional pendant les six prochaines années. Dans le bureau de l'une des vice-présidentes, Gaëlle Lenfant, déléguée à la jeunesse et aux solidarités, c'est le moment de faire l'inventaire. Dans dix jours, tout devra avoir disparu et elle n'aura plus la main sur aucun de ses dossiers. Certains partiront à la benne, d'autres aux archives.

Une page qui se tourne. "C'est une page qui se tourne, on ne sera plus élu. C'est compliqué pour nous aussi de se dire que nous n'aurons plus de droit de regard sur tous ces dossiers, que nous avons porté pendant six ans, même dans l'opposition", regrette Gaëlle Lenfant.

Les collaborateurs au chômage. Avec 41 élus socialistes qui doivent laisser leur siège, c'est aussi une enveloppe annuelle de 410.000 euros qui disparaît. Des collaborateurs, qui vont devoir chercher du travail dès la semaine prochaine. Plusieurs fonctionnaires attendent également de savoir où ils vont être réaffectés par la nouvelle majorité. Avec, toujours, la peur d'être placardisé.

Chasse aux sorcières. Sous couvert d'anonymat, un élu rapporte l'ambiance de chasse aux sorcières qui règne dans les couloirs du conseil régional. Certains se vantent d'avoir voté FN, et lâchent, presque menaçants à l'égard de leurs collègues : "On arrive, vous allez voir."